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1880 - 1899: les conservateurs
     
 

En 1880, la Bolivie était un pays immense sans souveraineté réelle sur ses frontières, particulièrement sur le nord amazonien et le Chaco du sud. Dans la guerre du pacifique contre le Chili elle avait perdu son accès à la mer, une mer qu'elle n'avait jamais dominée. 

Cette perte l'isola fortement, contrairement aux autres pays sud américains qui étaient en contact avec le monde entier grâce à leur voie maritime. Elle perd alors sa position avantageuse et certains pensent que c’est à cause de cela qu’elle n’a jamais réussit à se développer pleinement.

Dans la Bolivie de cette époque, la partie orientale du pays n'a pas beaucoup de poids politique, social et économique, mis à part la courte période du caoutchouc, c'est les Andes qui ont le dessus jusqu'à la moitié du 20ème siècle. 

Politique d'après guerre

Après la guerre du Pacifique l'oligarchie des familles riches et puissantes de la république décida de prendre le pays en main, sans intervention du pouvoir militaire. Dès lors la force des armes se converti par la force du vote, bien que restreint à moins de 5% des majeurs. Ce changement se nota dans la constitution de 1880 dans laquelle ressort la création de différents partis politiques. Vers 1884 se définirent les deux grandes familles de cette époque, les libéraux et les conservateurs.

Cependant cela ne signifie malheureusement pas la fin des abus et des violences. Entre 1880 et 1930, le pouvoir changera seulement deux fois de mains et de manière violente; en 1899 par la révolution fédérale et en 1920 après le coup d'état qui fait tomber les libéraux. Il faudra attendre 1982 pour voir pour la première fois la transmission pacifique et légale du mandat à l'opposition. 

Au niveau économique le pays s'ouvre totalement au libéralisme ce qui signifie une ouverture sur le monde après une isolation du pays. Au niveau structurel le pays fait un bon en avant avec la modernisation de l'industrie minière et la construction de chemins de fer pour développer les transports et le commerce.

Narciso Campero : 1880-1884

Lorsqu'il arriva au pouvoir, suite à la fuite de Daza, Campero avait du pain sur la planche; l'économie état au plus bas à cause de la peste, la sécheresse, la faim et les dettes de guerre. C’est sous son gouvernement que fut mise en place la nouvelle constitution.

Celle-ci était basée sur des principes libéraux et individualistes, maintenant les droits et garanties individuelles et soulignait le droit absolu de la propriété privée. Ce fut la première constitution qui servit réellement de cadre politique et social et qui fut la plus longue de l'histoire bolivienne (50 ans). 

La mine

La fin du 19ème siècle et le 20ème siècle furent témoin de développements technologiques importants, particulièrement pour les mines.

L'apogée de l'argent permit de remplacer le tribut des indiens par la taxe sur le minéral. L'exploitation minière faisait entrer dans les caisses de l'état entre 180 000 et 300 000 pesos par an selon la production. Cela grâce à la libéralisation des minéraux sous l'administration de Morales. Cette politique de libre échange ouvrit la Bolivie au marché international et attira directement des capitaux chiliens et européens.

Cette réalité permit une rapide modernisation de l'industrie minière, avec de nouvelles technologies, la mécanisation et l'électrification. Lorsque la taxe sur les minéraux raffinés augmenta en Bolivie, Huanchaca, la mine la plus importante de Bolivie à l'époque appartenant à Arce, déménagea son département de raffinerie à Antofagasta (Chili). La ligne de train augmenta la capacité de transport des minéraux. 

Cependant vers 1893-94 l'ère de argent déclina et donnera place plus tard à l'étain.

Gregorio Pacheco : 1884-1888

En 1884 fut élu Gregorio Pacheco, cousin de Campero et conservateur lui aussi. Ses quatre années de gouvernement seront caractérisées par la paix, mais toujours dans le cadre d'une démocratie limitée. C'est sous son gouvernement qu'on installa l'électricité courante dans les villes du pays, élément primordial pour le développement de l'industrie et particulièrement des mines. 

Avec l'électricité arriva le télégraphe qui fut relié au Pérou, permettant à la Bolivie de se tenir au courant de l'actualité mondiale. 

En 1884 la Bolivie signa une trêve avec le Chili qui confirmait la possession des terres usurpées au Chili et autorisait la libre circulation du Chili vers la Bolivie. 

Une des initiatives les plus importantes du gouvernement de Pacheco fut l'exploration du Chaco (sud-est de la Bolivie). Pacheco fit aussi construire un asile de fous à Sucre, plusieurs écoles, et aida les indigents. 

Cependant son gouvernement, comme celui de Campero avant, souffrit de la mauvaise situation économique du pays d’après guerre. 

La deuxième moitié du gouvernement de Pacheco fut perturbée par les questions religieuses qui séparaient les deux courants, conservateurs et libéraux. De fait les conservateurs n'acceptaient pas la liberté de culte, ni le mariage civil, selon eux le pays et tous ses habitants devait être catholiques. Les libéraux quant à eux étaient de tradition maçonnique et étaient accusés d'athéisme par les conservateurs qui cherchaient à les décrédibiliser face à leur popularité croissante. 

Les conservateurs radicalisèrent leur position contre la liberté de culte et la libre pensée et forcèrent les libéraux à des jurements exagérées de fidélité à l'église dans les fêtes catholiques. Le clergé quant à lui appuya fortement ce gouvernement. 

Aniceto Arce : 1888-1892

En 1888 est élu Aniceto Arce, une des plus grandes figures des conservateurs

Son gouvernement fut en permanente situation d'urgence. Les libéraux se rendant compte que les votes étaient manipulés car, malgré la popularité de leur parti, ils n'arrivaient pas au pouvoir. Ils rendirent alors la vie difficile aux conservateurs. 

À peine un mois après l'élection d'Arce, les hommes de Camacho, représentant libéral, organisèrent un soulèvement à Sucre. Ils furent réprimés. D'autres soulèvements eurent lieu et le pays resta dans une tension permanente. Les conservateurs punirent les mutinés à coup de fouet et interdirent leurs journaux.

Au niveau économique le gouvernement approuva une nouvelle loi, la loi des banques, la première de ce genre en Bolivie qui prévoyait la réserve obligatoire de 20% du capital. Sous ce gouvernement naquirent la banque "Hypothèque Nationale" et le "Crédit hypothécaire". 

Arce créa un collège militaire pour professionnaliser les militaires. Il se battit également pour essayer d'avoir le port d'Arica. Il était pro-Chili et anti-Pérou.

Son gouvernement signa, le 10 mai 1889, un traité avec l'Argentine afin de confirmer la souveraineté de la Bolivie sur le département de Tarija en échange de quoi elle cédait le reste du Chaco. 

C'est à cette époque également que se développa le réseau de train bolivien. Arce, propriétaire de la mine de Huanchaca, fit concorder ses intérêts personnels en même temps que ceux de l'état, alors que beaucoup de boliviens pensaient qu'une ligne de train ne serait qu'un meilleur moyen d'envahissement de la Bolivie par les chiliens. Finalement il construisit la ligne qui passe par Uyuni et va jusqu'à Oruro. Il voulait continuer la ligne vers Cochabamba et la Paz mais ce ne sera jamais réalisé. Cette ligne de train eut un cout énorme pour la Bolivie mais l'aida aussi beaucoup. 

Il fit également construire des routes et des ponts. 

Autre modernisation fut l'arrivée du téléphone. En 1889 furent unies Tacna, La Paz et Arica. Par la suite se développèrent les lignes particulières, particulièrement dans les années 20'. 

Révolte des Chiriguanos

En 1892, fatigués d'être exploités et dépouillés de leurs terres, les chiriguanos organisèrent un grand soulèvement. Ils déroutèrent les blancs et arrivèrent jusqu'à Camiri. Le préfet de Santa Cruz dérouta les forces de Tumpa et déclara l'exécution de l'ennemi, incluant les femmes et les enfants et extermina quasi tout les chiriguanos.

1892-1896: Mariano Baptista Caserta

À Arce succède Baptista, conservateur qui prend le pouvoir dans des conditions pas très clairement légales. 

Il signa en 1895 un traité avec le Chili, qui confirmait la souveraineté de ce dernier sur les anciennes terres boliviennes, en échange de quoi le Chili lui donnait un port sur la côte pacifique. Mais ce traité n'eut jamais de vraie valeur.

Baptista mis en place le service militaire obligatoire, sauf pour les indiens. L'éducation technique aussi fut développée, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies comme la sténographie et la télégraphie. 

Grâce au boom économique du caoutchouc, le gouvernement développa le travail d'exploration dans le nord du pays, cherchant à développer des colonies agricoles étroitement liées aux campements de travailleurs du caoutchouc. 

C'est aussi à cette époque que fut assassiné l'ancien Président Daza. Il prétendait alors revenir en Bolivie et proposer ses services pour protéger le pays. En arrivant à Uyuni par le train, il fut assassiné. Ce crime n'a jamais été éclairci. 

1896-1899:  Severo Fernández Alonso Caballero

Sous son administration se terminèrent les travaux du palais du gouvernement et la cathédrale de la Paz qui avait été commencés sous le gouvernement de Santa Cruz. Il fit également construire la prison de Cochabamba. 

En juin 1897 se présente à la Paz, dans le théâtre municipal pour la première fois le cinématographe des frères Lumière. 

Le problème agraire

La Bolivie était une nation majoritairement indienne et rurale. Tout au long du 19ème siècle s'affrontèrent deux visions différentes par rapport à la question des communautés. D'un coté leur reconnaissance et la reconnaissance de leur droit de propriété sur leurs terres, et, de l’autre coté,  leur opposition et la faveur des haciendas. 

La loi du déliement des terres de Tomas Frias de 1874 qui ne sera mise en place qu'en 1880, forçait les terres à avoir un propriétaire individuel. Ainsi elle reconnaissait l'appartenance des terres au indiens mais affaiblissait la communauté. Elle annulait la loi séculaire des communautés indiennes qui permettait l’utilisation individuelle d’une parcelle de terrain qui appartenait à de toute la communauté. Dans leur conception, la terre était, et est encore aujourd’hui, à la communauté avant d'être à l'individu. 

Suite à cela les terres furent mesurées, on leur établit des titres et ouvrit un marché d'achat et de vente des terres. Cela désarticula les communautés jusqu'à les réduire à moins de 25% de leur extension originale et augmenter considérablement le nombre de colons semi-esclavagés et surexploités. 

La période comprise entre 1880 et 1889, fut pleine de nombreux soulèvements contre cette loi jusqu'à la grande révolution de Zarate Willca qui coïncida avec la révolution fédérale

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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