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2ème gouvernement de Paz; le décret 21060 et mesures contre le narcotrafic
     
 

Nouvelles mesures économiques

En 1985 la Bolivie était en pleine crise économique et sociale. Il fallait agir vite. Le 29 aout 1985 Paz Estenssoro présenta le décret 21060, qui clôturait le rôle de l’état dans l’économie, rôle que Paz avait lui-même initié en 1952. Le décret cherchait la stabilisation financière et la défaite de l’hyperinflation. Ce nouveau décret fut fait en un mois par le ministre de la planification, Gonzalo Sánchez de Lozada, et d’autres membres du parti ainsi qu’un nord américain Jeffrey Sachs.

Cette mesure provoqua une grève générale de la COB qui dura 15 jours. Le Président déclara l’état de siège et isola 150 dirigeants dans le nord du pays dont Juan Lechin. Cela marqua la fin du commandement de Lechin dans la COB, le début de la crise du syndicalisme et l’application du décret.

Le décret peut se résumer en 6 points :

  1. Réduction du déficit fiscal avec congélation des salaires, augmentation du prix de l’essence et réduction des frais de l’état.
  2. Changement réel et flexible de la monnaie, création du « Bolsin » contrôlé par la banque centrale et qui permit de stabiliser la monnaie.
  3. La liberté d’engagement, la rationalisation de la bureaucratie, avec le licenciement de nombreux travailleurs.
  4. La libéralisation totale du marché, libres prix, et libre offre et demande, une taxe unique sur les importations.
  5. Promotion des exportations.
  6. Réforme tributaire qui réduisit plus de 400 impôts à seulement 7, dont la TVA qui permit de passer à 1% de revenus du PIB à 10%.

Pour la première fois depuis 40 ans l’exécutif présenta au Congrès un budget général de la nation afin qu’il l’approuve, suivant la constitution.

Ces mesures permirent de nouvelles relations avec le FMI ; la réouverture des crédits pour le pays, la signature de conventions de financements et négociations de la dette et le début du rachat de la dette externe. Mais le plus important fut bien sûr la fin de l’hyperinflation en très peu de temps ; en un an (de 85 à 86) elle passa de 8 767% à 65,99%, puis à 10,67% en 1987. Cette nouvelle politique économique durera 20 ans.

Afin de pouvoir gouverner sans majorité parlementaire, Paz Estenssoro signa un « pacte pour la démocratie » avec Banzer dans lequel l’ADN s’engageait à appuyer les initiatives de l’exécutif dans la chambre, en échange de quoi Banzer gagnait une image plus démocratique. Ce pacte se respecta jusqu’en 1989 où le MNR le rompit.

La marche pour la vie

En octobre 1985 le cours de l’étain s’effondra. Les pertes accumulées de la COMIBOL dépassèrent les 750 millions de dollars et le coût de production de certaines mines quintuplèrent leur cotisation internationale. Il fallu prendre des mesures radicales et on décida de licencier 23000 mineurs, ce qui provoqua la « marche pour la vie ». Plusieurs milliers de travailleurs marchèrent d’Oruro à La Paz pour exiger que l’entreprise reste ouverte. L’état déclara l’état de siège et envoya l’armée régler le problème à Calamarca. Heureusement ils arrivèrent à un accord qui empêcha un bain de sang. Cela marquait la fin du pouvoir syndical, peu de temps avant Lechin avait délaissé le commandement de la COB qu’il tenait depuis 1946.

La conséquence fut une situation sociale très grave; des salaires très bas et beaucoup de chômage. L’économie informelle augmenta fortement et la migration de travailleur de l’occident à l’orient fut très forte. Le mouvement cocalero fut dès lors nourrit par l’expérience syndicale et mobilisatrice de beaucoup d’ex-mineurs et prit alors une force qui changera l’histoire du pays.

L’effort le plus significatif du gouvernement pour palier cette situation fut la création d’un fond social d’urgence dirigé par Fernando Romero, qui exécuta plus de 1000 projets avec un investissement de plus de 150 millions de dollars, résolvant partiellement le problème de la main d’œuvre en l’utilisant dans ces grands projets.

Le procès de Luis Garcia Meza

Sous l’initiative des partis de gauche, le MBL et le MIR avec l’accord de la majorité du pays, le congrès commença, en 1986 un procès de responsabilités contre l’ex-dictateur Luis Garcia Meza et ses collaborateurs. Le jugement se suivit dans la cour suprême de justice. Garcia Meza parut au début du procès mais s’enfuit lorsqu’on l’accusa d’avoir volé les carnets du Che et qu’on ordonna son arrestation. Le jugement se termina en 1993 par sa condamnation, en son absence à 30 ans de prison ferme. En 1994 il sera arrêté au Brésil, où il vivait sous fausse identité et, le 15 mars 1995, il fut ramené en Bolivie où il fait sa peine dans la prison de Chonchocoro.

Mesures contre le narcotrafic

Le 5 septembre 1986 Noel Kempff Mercado fut assassiné par des narcotrafiquants. Ce crime réveilla l’opinion publique sur ce problème. Les opérations de secours et d’intervention furent très lentes et on accusa le ministre de l’intérieur Fernando Barthelemy de protéger les narcotrafiquants.

On évoqua alors la possibilité que la stabilisation économique avait été atteinte grâce à l’argent du trafic de stupéfiants. La conséquence positive fut le changement d’attitude des gens de Santa Cruz qui n’acceptèrent plus le trafic de stupéfiant et les narcotrafiquants comme avant. En peu d’années Santa Cruz cessa d’être un centre de production significatif.

Washington obligea le gouvernement à accepter la présence, pendant trois mois de 160 soldats des États-Unis dans le département du Beni faisant des opérations anti-drogue et qui firent baisser temporairement le prix de la coca. Le gouvernement envisagea alors de combattre le trafic de drogue en reconvertissant les zones productrices de coca et plus seulement par la répression. Cela lança le développement du Chapare avec la construction de nouvelles routes, la mise en place de l’électricité et des investissements dans le domaine agricole.

Le congrès approuva la loi 1008, qui passait outre les lois du pays, avec un tribunal spécial et des fiscaux du trafic de stupéfiant quasi omnipotents. D’un autre coté on reconnaissait le concept de développement alternatif et les aires de production de coca pour la consommation traditionnelle.

En 1988 il y eut un scandale qui compromettait de hauts dirigeants de l'ADN et Roberto Suarez, grand narcotrafiquant qui fut condamné peu après à 15 ans de prison.

L’ADN répondit en montrant des photos de Jaime Paz avec Isaac Chavarria, accusé de trafic de stupéfiant aussi.

Création d'El Alto

Entre 1950 et 1980 La Paz se développa tellement qu’elle dépassa la cuvette de la vallée dans laquelle elle se situe pour déborder sur « le sourcil de El Alto » (la ceja). En 1985 un groupe de parlementaires, avec l’accord du président du congrès Julio Garrett, proposa et approuva la création d’une ville juridiquement séparée de la Paz baptisée El Alto. La date de la fondation de la ville fut le 6 mars 1985. Cela produisit l’affrontement entre les deux villes. El Alto est la ville la plus pauvre et ayant la plus grande croissance démographique du pays.

En 1987, pour la première fois depuis 1949 on fit les élections municipales du pays. Lors des élections nationales se suivirent de très près Gonzalo Sanchez de Lozada (Goni) pour le MNR, Hugo Banzer pour l’ADN et Jaimes Paz pour le MIR. Le congrès choisit Jaimes Paz qui prit sa fonction le 6 aout 1989. 

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 7ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2008

 
   
   
 

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