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La guerre du pacifique
     
 

Quand la Bolivie naquit à la vie indépendante en 1825, le littoral bolivien faisait partie du département de Potosi.

Des annèes après, le 1er janvier 1867, le gouvernement de Melgarejo créa le département du littoral dans lequel il y avait alors 15 000 habitants, principalement des chiliens. 

La superficie de ce territoire était de +/- 120 000 km2 et comprenait le désert d'Atacama qui rendait les conditions de vie et les voies de communications difficiles. Le trajet entre Potosi et Cobija, port Bolivien de l'époque situé sur la côte pacifique, prenait entre 20 et 30 jours...

La raison principale de la guerre du pacifique qui opposait le Chili d'un coté et le Pérou et la Bolivie de l'autre, fut la découverte de gisements importants en salpêtre et en guano, des produits utilisés pour la fertilisation des terres, sur un territoire dont la propriété n'avait pas été clairement établie ni revendiquée.

C'est pour cette raison qu'elle est aussi appelé "guerre du salpêtre et du guano".

L'exploitation massive du guano se fit tout au long du 19ème siècle et fut particulièrement bénéfique au Pérou qui avait le plus grand gisement au monde sur l'île de Chincha. D'importants gisements se trouvaient également sur la côte pacifique à cheval sur le Chili et la Bolivie d'alors. 

Le salpêtre ou nitrate de sodium quant à lui se trouvait dans les déserts de sel, formés grâce à l'évolution géologique particulière de cette partie du monde.

Vers 1870, on découvrit également des gisements d'argent dans la zone de caracoles, dont la mine fut plus productive que toutes les mines de Bolivie, incluant Potosi. 

Les bases du conflit

Les débuts du conflit avec le Chili commencent avec la création de la confédération du Pérou et de la Bolivie par le Maréchal Andrés de Santa Cruz. Pour détruire cette confédération qui signifiait la création d'un état beaucoup trop fort et menaçant pour lui, le Chili lui déclara la guerre et la gagna en 1839.

War of the Pacific LOC map-fr.pngDes frontières floues

Selon les historiens boliviens, dès le début le Chili fit régner une certaine confusion par rapport aux vraies frontières avec la Bolivie. Dès les années 40, il occupe les terres boliviennes, agissant comme si il s'agissait de ses propres terres. Le Président chilien Bulnes, en 1843 créa une province à la frontière bolivienne qui portait le même nom que le département  bolivien du littoral; Atacama

Entre 1846 et 1847 les entreprises chiliennes exploitèrent le guano clandestinement. Elles furent arrêtées et expulsées par les boliviens. 

En 1860 le ministre bolivien, José Maria Santibañez détermina les limites de Bolivie à un point géographique dénommé Paposo.

En 1863 les prétentions chiliennes furent si exaspérantes que le congrès autorisa le déclenchement de la guerre si cela devenait nécessaire.

Le Chili proposa à la Bolivie l'achat des de Mejillones, proposition qui fut refusée par Tomás Frias.

Le traité de 1866 et 1874

Entre 1863 et 1866 la situation internationale changea à cause de la prise de Chincha par l'Espagne. Les pays sud américains s'unirent alors contre l'envahisseur.

Le Chili en profita pour envoyer un ambassadeur à La Paz et le résultat fut le funeste traité de 1866, dans lequel les frontières boliviennes reculent d'un degré de latitude et les richesses trouvées entre les 23ème et 25ème parallèles sont distribuées entre les deux nations. Ce traité sera ratifié par le congrès bolivien en 1868. 

À la chute de Melgarejo en 1871, se signa un traité qui ouvrait la possibilité de réviser le traité de 66.

Les intentions du Chili, toujours plus invasives, poussa le Pérou et la Bolivie à signer secrètement, en 1973, une alliance en cas d'attaque. Ils essayèrent d'inclure l'Argentine aussi, sans succès. 

En 1874 la Bolivie signe un traité qui déclenchera la guerre de 1879. Dans ce traité la Bolivie acceptait de ne pas toucher d'impôt, ni paiement, à des personnes, entreprises ou capitaux chiliens qui exploiteraient les richesses du littoral bolivien. Le 6 novembre 1874 le congrès ratifia le traité qui était valable jusqu’en 1879. 

L’exploitation des ressources du territoire

L'exploitation des richesses du littoral bolivien commencèrent clandestinement dès 1842.

Fin des années 50, les capitaux étrangers se disputaient l'exploitation du guano. C'est une entreprise française qui finit par signer, en 1866 un contrat d'exploitation avec la Bolivie. Elle pouvait exploiter 1 5000 000 tonnes de guano en échange de 250 000 pesos partagés entre le Chili et la Bolivie mais l'entreprise fait faillite et le contrat est résilié. 

En 1868 la Bolivie vend tout le guano, découvert et à découvrir, à un états-unien, Enrique Meiggs. Heureusement le contrat est résilié en 1871 mais avec une compensation de 800 000 pesos. En 1973 le gouvernement Bolivien commence à construire le chemin de fer et contracte, entre autres Meiggs. Mais ce projet devra s'arrêter à cause d'un boycott financier du groupe salpêtrier d'Antofagasta. 

La Compagnie de salpêtre et ferroviaire d'Antofagasta

Antofagasta était le plus grand centre urbain de la côte, il fut fondé sous les ordres de Melgarejo en 1868 et se développa grâce aux gisements de salpêtre de la région. 

En 1866 les chiliens obtinrent un droit d'exploitation sur tout le salpêtre du littoral bolivien.

En 1868 fut créée la Société Exploratrice du Désert d'Atacama qui, pour 10 000 pesos maintint le droit de 1866. En 1869 elle devient majoritairement anglaise, est rebaptisée Melbourne et Clarke et commence à exploiter le salpêtre du salar del Carmen. En 1872 elle devient la Compagnie de salpêtre et ferroviaire d'Antofagasta et José Santo Ossa obtient du gouvernement chilien l'autorisation d'exploiter le salpêtre d'Antofagasta.

La première ligne de train qui fonctionna en Bolivie fut construite par cette compagnie et unissait le Salar del Carmen avec Antofagasta et plus tard avec le Salar de Salinas. La compagnie exploitait alors 3 000 000 kg de salpêtre quotidien. 

Entre 1870 et 1876 plusieurs entreprises commencèrent à exploiter le salpêtre mais sans jamais concurrencer la compagnie dont d'importants membres du gouvernement étaient actionnaires. 

Le traité de 1878

En 1878, la pauvreté de la région et le traumatisme du tremblement de terre de 1877 poussèrent le gouvernement bolivien à imposer un impôt de 10 centimes par tonne de salpêtre exportée. Cette nouvelle décision allait à l'encontre du traité de 1874, qui, selon la constitution bolivienne n’était pas encore d’application car il fallait que le congrès l’approuve, ce qui n’avait pas encore été fait. Cependant elle fut annulée en 1879, mais trop tard; le Chili profita de cette excuse pour attaquer la Bolivie. 

La guerre

Invasion chilienne en Bolivie

Le 14 février 1879 les habitants d'Antofagasta virent arriver les troupes chiliennes. Le préfet Zapata avait peu d'effectifs pour faire face à une telle attaque et les boliviens furent obligés de quitter la ville. Cette ville avait alors 6000 chiliens pour seulement 600 boliviens. 

Deux jours après, le 16, les chiliens prirent le centre minier de caracoles. La nouvelle arriva à Tacna le 19 février, le consul écrivit une lettre au Président et l'envoya par chasqui (messager inca) qui arriva à la Paz en cinq jours. Le 25 février le Président Daza reçut la lettre et, le 26, le gouvernement fit une proclamation communicant l'agression et se préparant à la défense. L'attaque arrivait à un très mauvais moment pour la Bolivie qui devait déjà faire face à la sécheresse de 1878. 

Le 21 mars le Chili prit les ports de Cobija et Tocopilla puis marcha sur Calama avec un contingent de 544 hommes. Les boliviens étaient seulement 135 et, devant la supériorité numérique des chiliens, ils furent obligés de battre en retraite.

Le saviez-vous ?

Eduardo Abaroa, héro de ce combat qui, malgré la supériorité numérique des chiliens, les affronta jusqu'à ce que ses munitions s'épuisent. Blessé à la gorge et très affaiblit, il fut sommé par les chiliens de se rendre, c'est alors qu'il répondit la célèbre phrase "Que votre grand mère se rende, merde!" Il fut alors fusillé et reste depuis lors un héro national. Les troupes ennemies prirent la ville et, impressionnées par le courage du héro, l'enterrèrent dans le cimetière de Calama

Ajourd'hui vous pourrez admirer sa statue sur la place Avaroa de La Paz.

L’entrée du Pérou dans le conflit

La Bolivie, en vertu de l'alliance signée en 1973 avec le Pérou, appela ce dernier à l'aide. Le Pérou accepta en échange d'une compensation financière. Le Chili déclara la guerre officielle le 6 avril 1879.

Le Chili tenta de rompre l'alliance en essayant de convaincre la Bolivie de s'allier à lui contre le Pérou. Cette proposition était résumée dans les "bases chiliennes" qui furent envoyées au Président bolivien. Dans cette lettre le Chili proposait à La Bolivie de s'allier tous deux contre le Pérou, disant qu'il serait maitre du littoral jusqu'au 23.3 parallèle, qu’il aiderait ensuite la Bolivie à attaquer le Pérou pour prendre son littoral (Tacna et Arica) et qu’il donnerait à la Bolivie des armes et de l'argent à cette fin. Le Président bolivien, Daza refusa cette proposition.

La guerre en mer

La guerre en mer était le premier objectif de cette guerre qui se disputait les terres désertiques du littoral. Elle se fit exclusivement entre le Chili et le Pérou car la Bolivie n'avait pas un seul bateau de guerre. La flotte chilienne était très bien équipée par rapport à la flotte péruvienne qui avait beaucoup vieillit. De mai à octobre 1879 la flotte péruvienne eut le dessus grâce à l'amiral Miguel Grau. Il mourut dans un combat héroïque contre 2 blindés et 3 bateaux chiliens.

Dans cette bataille décisive les chiliens non seulement tuèrent Grau et la majorité de ses marins mais prirent le Huascar, blindé péruvien.

Pisagua ; prise des territoires péruviens

Pisagua fut le premier territoire péruvien attaqué par les chiliens. Il s'agissait d'une porte d'entrée sur le département de Tarapaca et la ligne de train péruvienne. Plusieurs milliers d'attaquants chiliens débarquèrent sur la ville et le millier de défenseurs qui s'y trouvait. Après plusieurs heures de combat l’ennemi prit la ville. Les péruviens battirent en retraite sans prendre la précaution de détruire les ressources de la ville ce qui profita grandement aux chiliens.

Sur le champ de bataille de Germania les soldats chiliens massacrèrent une centaine de péruano-boliviens, sans en laisser un seul en vie. 

La défaite de Camarones

Le 30 avril 1879, le Président Daza à la tête de 6252 soldats, sous la demande du Président Péruvien, Prado, se rendit à Tacna.
C'est seulement le 8 octobre qu'un contingent de 2000 hommes de Daza se rendit par le train d'Arica dans la campagne de Iquique pour renforcer les troupes. Il sorti en plein jour, sous un soleil ardent et avec dans ses gourdes du vin à la place d'eau. Quatre jours après les hommes étaient complètement épuisés et décidèrent de rentrer à Arica. Le 16 octobre 1879 se fit la honteuse retraite, dont le principal responsable fut le Général et Président de la Bolivie, Hilarion Daza. 

Le 19 novembre les troupes alliées soit 6436 soldats péruviens et 4455 boliviens sous le commandement du péruvien Buendia affrontèrent les troupes chiliennes (6500 hommes) sur le mont San Francisco. Les chiliens vainquirent les alliés sans le moindre effort à cause du mauvais commandement, et prirent ensuite tranquillement Iquique.

Les troupes alliées vaincues se réfugièrent à Tarapaca et les chiliens entreprirent de les attaquer. Les troupes alliées, bien menées par les colonels péruviens Bolognesi et Caceres, vainquirent les chiliens. 

Daza ordonna au Général Campero d'organiser une division, la Quinta, pour aller appuyer les opérations du désert. Entre octobre 1879 et janvier 1880 elle traversa plus de 1000 km dans des conditions très précaires. Ils s'attaquèrent ensuite aux chiliens en commençant par Calama et ensuite Atacama avec un nombre de beaucoup inférieur. Ils vainquirent deux contingents chiliens dans le défilé de Tambillo mais Campero n'attaqua pas Calama. On soupçonne que ce serait parce qu'il était contre Daza. 

La fin de la guerre; la retraite des boliviens

Après toutes les défaites des alliés et particulièrement celle de San Francisco, le peuple demanda des comptes par rapport à la mauvaise gestion de la guerre.
Le Président péruvien, Prado, fuit en Europe pour soi-disant aller acheter des blindés pour son pays. Trois jours après son départ, le 23 décembre 1879, Nicolas de Piérola prit le pouvoir et se déclara dictateur du Pérou. 

Une conspiration contre Daza le démit de ses fonctions et il dut fuir en Europe. Campero fut nommé Président provisoire de la Bolivie le 19 janvier 1880, ce qui coïncida avec la fin de la guerre et la perte définitive du littoral bolivien.

On nomma Campero pour ses qualités de militaire, malgré ce qui s'était passé avec la Quinta. Campero à la tête de 1500 hommes se rendit à Tacna où il décida de mener les troupes avec Nicolas de Pierola. 

La bataille de Tacna eut lieu le 26 mai 1880. Les chiliens bien décidés à prendre le port, attaquèrent avec 19 000 hommes, alors que les alliés étaient seulement 12 000. À la fin de l'après midi les chiliens prirent Tacna et les troupes de Campero se retirèrent dans les Andes. Ce fut la dernière bataille de la guerre du pacifique dans laquelle participa la Bolivie. 

Le Pérou quant à lui se battu encore trois ans, jusqu'en 1883. Les chiliens occupèrent Lima et une bonne partie du territoire péruvien pour plus d'un an. 

Négociations post-guerre

Le protocole du 11 juin 1880 fut la dernière tentative de maintenir l'alliance Péruvo-bolivienne. Les deux pays signèrent un protocole préliminaire pour la création d'un état Péruvo-bolivien qui fusionnait les départements de Tacna et Oruro et Potosi et Tarapaca et déterminait un Président élu pour 5 ans de mandat.

Mais le Chili ne l'entendait pas de cette façon. Lors de la première réunion de paix, le 22 octobre 1880, le Chili réclama la propriété des territoires péruvo-boliviens au sud de Camarones, un paiement de 20 millions de pesos, la reddition des biens chiliens qui se trouvaient au Pérou et en Bolivie, la rupture définitive de l'alliance péruvo-bolivienne et la détention temporaire d'Arica, Moquegua et Tacna.  En cachette les chiliens proposèrent à la Bolivie les ports d'Arica et Tacna si elle acceptait les conditions. Mais elles étaient impossibles à accepter et la réunion fut un échec. 

Le Chili entama la campagne de Lima et les conditions finirent par s'accomplir bien que par la force. 

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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