Histoire
Intro
Époque précolombienne (... - 1532)
La période coloniale (1532-1825)
La République (1825 - 1952)
Époque contemporaine (1952-2008)
Personnages importants
Légendes
Pour rester informé, saisir votre mail :

     
 
 
Suivre Caserita.com sur Twitter
 
   
Caserita.com sur Facebook
   
Les libéraux: 1899 - 1920
     
 

Le gouvernement des libéraux est marqué par le déclin de l’argent et l’essor de l’étain qui déplacera le centre économique du pays, Sucre-Potosi à Oruro-La Paz. Cependant l’économie bolivienne restera dépendante du marché international et de la fluctuation des prix.

C’est également à ce moment que se développera le marché du caoutchouc, dont les richesses attireront les envies des pays voisins débouchant sur la guerre de l'Acre et s’effondreront avec le développement de plantations meilleur marché en Asie. 

L’exploitation intensive de la main d’œuvre dans les complexes miniers, chaque fois plus importante et mieux équipée technologiquement, fut le berceau de mouvements ouvrier.

Les libéraux, tels les conservateurs avant eux, resteront au pouvoir sans qu’il n’y ait d’élections totalement transparentes. Cela provoquera la naissance d’un troisième parti, les républicains qui prendront le pouvoir de force en 1920.

Trois évènement du début du 20ème siècle marquèrent profondément l’histoire de la Bolivie ; la révolution mexicaine de 1910, qui marqua le début d’une réforme agraire, une nouvelle politique et la structuration d’un système gouvernemental. Le deuxième fut les prémisses de la seconde guerre mondiale qui affecta sévèrement l’économie mondiale, et le troisième la révolution soviétique de 1917, qui impulsa le socialisme en Russie et influa considérablement la construction du monde de l’époque.

José Manuel Pando Solares: 1899 - 1904

Avec le bouleversement économique provoqué par l’étain et le déplacement du centre d’influence du pays, il fallu décider où situer la capitale. Pendant les quelques mois entre la prise de pouvoir des libéraux et la chute du dernier Président conservateur AlonsoOruro fut temporairement la capitale où se trouvait alors le siège de l’assemblée fédérale.

Mais bientôt avec le développement économique et le système libéral, La Paz s’imposa comme capitale de fait. Après la convention d’Oruro et l’élection de Pando, élu le 25 octobre 1899, le gouvernement et le parlement s’établirent donc à La Paz, bien qu’en respectant toujours la reconnaissance légale de Sucre comme capitale constitutionnelle du pays.

La convention adopta la constitution de 1880 et élu Pando comme nouveau Président. La question du fédéralisme ne fut pas réglée car, face à des divergences d’opinion fortes, on décida de postposer cette question à la prochaine législature. Ce qui ne fut jamais fait, la Bolivie resta un pays unitaire.

L’apogée économique due au commerce de l’étain, du caoutchouc et du cuivre permit au gouvernement de réaliser d’importantes œuvres sans recourir à des financements extérieurs. On construisit la ligne ferroviaire La Paz-Guaqui, ce qui donna un deuxième accès international (Pérou), à la Bolivie, allégeant ainsi la dépendance bolivienne aux douanes chiliennes. On construisit aussi les voies de communication Cochabamba - Chimoré et Riberalta - Guayanamerin et on développa le système télégraphique à Cochabamba et Santa Cruz.

Le saviez-vous?

En 1903 arriva la première voiture en Bolivie. Le développement automobile eut une grande influence quand au développement des transports du pays. L’automobile aura aussi une énorme influence sur l’économie bolivienne à travers l'industrie du caoutchouc.

Au niveau militaire on fit venir en Bolivie une mission française, et on créa l’école supérieure de la guerre et d’autres instances militaires afin de moderniser l’armée.

Pando fonda l’école agricole et d’élevage de Cochabamba, l’observatoire astronomique de Sucre et les collèges des mines et d’ingénierie d’Oruro.

À partir des élections municipales de 1901 les positions politiques se tendent ; se crée alors un groupe de libéraux puritain, avec à sa tête le vice-président Perez Velasco, qui se détacha du gouvernement. Velasco fut exilé du pays alors que Pando prenait la tête des troupes pour aller combattre dans l’Acre.

Guerre de l’Acre

Ismael Montes : 1904-1909

Lors des élections de 1904 se présentèrent trois candidats ; Ismael Montes pour les libéraux, Lucio Perez Velasco pour les libéraux dissidents et l’ex-Président Aniceto Arce pour les conservateurs. Sans grande surprise ce fut Montes qui gagna.

Montes est l’emblème même des libéraux. Son pragmatisme et son esprit entreprenant marqua profondément son gouvernement.

Ismael Montes

Montes naquit à Corocoro (La Paz) le 5 octobre 1861.
Il étudia le droit et devint avocat.
Il combattit dans la guerre du pacifique après quoi il devint capitaine.
Il fut professeur des universités à la Paz.
C’est en tant que colonel qu’il participa à la guerre civile de 1899.
Il fut ministre des guerres de Pando et eut une présence forte dans la guerre de l’Acre. Il fut avocat de Simon Patiño et fut deux fois Président constitutionnel de Bolivie, en 1904 et en 1913. Il fut grand propriétaire terrien dans le département de La Paz. Après sa Présidence il fut ambassadeur et délégué de la société des Nations. En 1933 le gouvernement de Salamanca le commissionna au Chaco en pleine guerre. Il mourut le 16 octobre 1933 à l’âge de 72 ans.

Montes et Pando sont deux images fortes du libéralisme qui fut associé au dynamisme, à la croissance et à la prospérité.

Cependant, en plus de ces deux figures fortes, se trouvait également la conjoncture économique qui permit au parti de se créer une bonne réputation ; l’aire du caoutchouc et de l’étain, injectèrent de l’argent dans le pays permettant de faire de grandes œuvres.

L’œuvre principale de Montes fut la mise en place de voies de communications, routières et ferroviaires dans tout le pays. Cette œuvre résultat être un cout énorme pour le pays qui n'offrit pas les retombées économiques espérées. Les lignes construites alors furent; Oruro-Viacha, Oruro-Cochabamba, Oruro-Potosi, Potosi-Tupiza, La Paz-Puerto Pando.

Les lignes télégraphiques et les postes furent aussi amplifiées. L’activité financière se développa avec la création de nouvelles banques dont la plus importante fut la banque Mercantile, créée en 1906 par Simon Patiño.

Il y eut également quelques projets d’irrigation pour lesquels on creusa des puits et d’importation de bétail qui améliorèrent les conditions agricoles.

Cependant le travail le plus important du gouvernement de Montes fut dans le champ éducatif. Il envoya des missions et des étudiants à l’étranger via un système de bourses et il engagea une mission belge pour revoir le système éducatif en Bolivie. Cela fit changer tout les programmes éducatifs, avec une réforme totale du plan d’études en l’adaptant aux courants de l’époque. Se créa également la normal de Sucre pour donner des formations spécialisées aux maîtres d’école et le nombre d’établissements scolaires, d’élèves et professeurs augmenta spectaculairement. S’ouvrit également le débat sur la nécessité d’ouvrir des écoles dans la campagne, mais sans conséquence directe.

Par rapport à l’administration militaire Montes rendit le service militaire obligatoire à tous, y compris les indiens.

Cohérant avec les idéaux libéraux, Montes inclus dans la constitution la liberté de culte tout en maintenant la religion catholique comme officielle.

Les cathos et les libéraux

La confrontation église/état commença avec l’entrée des libéraux au pouvoir. Les libéraux mirent en place des mesures inacceptables pour l’église tels que l’éducation laïque, l’école normale des maîtres (sans éducation religieuse), l’arrivée de la mission belge, la laïcisation des cimetières, le mariage civil, le sentiment de liberté de conscience et de culte, le changement du statut des ecclésiastiques, avant très respectés qui deviennent de simples citoyens, etc. Tout cela créa une situation catastrophique pour le clergé.  L’église se battit sans vergogne pour l’œuvre de Dieu et contre celle du diable, matérialisée dans la modernité apportée par les libéraux.

Des journaux catholiques firent leur apparition et soutinrent le « troupeau chrétien militant » de l’époque.

À la fin du 19ème et début du 20ème siècle proliférèrent l’arrivée et l’installation d’ordres religieux dans le pays. Ce renfort ecclésiastique apporta de nouveaux militants catholiques qui, conjoitement avec l’action missionnaire « Propagande de foi » dans le sud du pays poussa la société libérale à adoucir ses foudres contre le clergé vers 1910-1920.

La fin de ce mandat se caractérisa par la fin des relations diplomatiques avec l’Argentine qui devait arbitrer dans l’affaire des limites de la Bolivie avec le Pérou.  La Bolivie n’accepta pas la décision de cette dernière et prit une décision directement avec le Pérou. Cela mis fin aux arbitrages comme solution pacifique aux différents entre les nations.

Traité de 1904 avec le Chili

Le 20 octobre 1904 la Bolivie et le Chili signent un accord de paix et d’amitié où la Bolivie reconnait la domination absolue du Chili sur les territoires occupés et le Chili se compromet, à ses frais, de construire une ligne ferroviaire entre Arica et La Paz, la partie bolivienne devenant propriété bolivienne 15 ans après sa construction. Le Chili se compromettait aussi à couvrir les garanties, jusqu’à 5%, des investissements boliviens dans les lignes de chemin de fer sur le territoire bolivien, à payer à la Bolivie 300 000 de livres sterlings et à lui donner à perpétuité le libre droit de transit sur ses territoires et ports.

Ce traité fut un désastre pour la Bolivie et c’est en grande partie à cause de lui que, encore aujourd’hui, le problème de l’accès à la mer pour la Bolivie reste insolvable.

Eliodoro Villazón : 1909-1913

Ancien ministre des relations extérieures de Pando et vice Président de Montes, Villazón prend le pouvoir suite aux élections de 1909. Son administration fut la plus prospère de la période de «l’oligarchie» 1880-1930. La Bolivie recouvrit alors une bonne réputation internationale, redéfinit ses frontières avec le Chili et le Brésil et reprit de bonnes relations avec l’Argentine.

En 1911 se créa la banque nationale de Bolivie afin de réguler l’économie du pays qui crut considérablement.

Au niveau des œuvres publiques, Villazón continua les lignes de chemin de fer et fit construire des lignes de tramways dans les villes de La Paz et Cochabamba qui fonctionneront jusqu’à la fin des années 40. On continua l’amplification des lignes télégraphiques et installa un système d’eau potable dans les villes de Sucre et La Paz.

Au niveau de l’éducation le nombre d’élèves passa du simple au double et le travail des missions franciscaines dans le Chaco, à Tarija et dans les missions de l’orient fut remarquable.

Au niveau militaire, le Président fit appel à une mission allemande afin d’organiser ses armées. Cela aura de grandes conséquences pour la guerre du Chaco.

Villazón, fidèle aux idées libérales instaura le mariage civil et le déclara comme le seul officiel.

Second mandat Montes : 1913-1917

En 1913 Montes, seul candidat, fut réélu. Lors de cette gestion il eut deux problèmes principaux ; le premier avec la réforme qu’il voulut imposer au système financier et le deuxième produit par la dépression économique provoquée par la première guerre mondiale.

La réforme financière décrétait que seule la banque nationale pouvait émettre de la monnaie et les autres banques devaient enlever leur monnaie du marché et la remplacer par l’officielle. La loi de l’institution émettrice unique se promulgua en 1914. Le changement provoqua des pertes importantes et généra un mécontentement très fort que renforça l’opposition politique. Cette mesure cependant fut très saine pour l’économie et bénéfique à long terme. 

Le saviez-vous?

En 1914 il y eut une rébellion des indiens de Pacajes revendiquant leur droits au terres. Elle fut étouffée mais marqua toujours la permanente lutte des indiens pour revendiquer leurs droits.

Le déclenchement de la première guerre mondiale de 1914 provoqua au début une chute des exportations et une crise qui s’aiguisa avec la sécheresse de 1914-1915. Le gouvernement dû se serrer la ceinture; on réduisit les dépenses, les salaires de l’administration publique et on ne paya pas la dette pendant quelques temps.

En aout 1914, la pression de l’opposition poussa Montes à décréter l’état de siège; il exila les principaux chefs du républicanisme naissant et ferma les journaux opposés au gouvernement.

Finalement il récupéra l’économie du pays, et fit reprendre les exportations.

Au niveau technologique on installa une nouvelle ligne radio télégraphique entre la Paz et le Chaco.

En 1916 nait le journal « La Razón » (la raison) aux tendances républicaines. Le Diario était quant à lui né en 1904 comme porte parole du libéralisme.

Par rapport à la guerre mondiale la Bolivie maintint une position neutre jusqu’en 1916 où elle rompit ses relations avec l’Allemagne et s’aliéna à la France, l’Angleterre et les Etats-Unis.

Naissance des républicains

La naissance de l’Union républicaine marqua le recommencement du bipartisme brisé en 1899. Ils naissent en 1915 et, en 1920, prendront le pouvoir par la force.

Le républicanisme n’avait pas une base idéologique très différente du libéralisme mais présentait des revendications importantes pour les citoyens tels que; transparence du vote, restitution de la dignité et de l’indépendance des pouvoirs législatifs et judiciaires, réduction de la dette publique et du poids des impôts et la lutte contre la corruption.

1917 : José Gutierrez

En 1917, José Gutierrez est élu Président pour les libéraux.

Cette même année Pando, qui avait viré du coté républicain est assassiné et les républicains lancent un procès de responsabilités contre Montes qui les renvoya en disant « paso y piso », (je passe et j’écrase).

L’administration de Gutierrez construisit les lignes de chemins de fer Sucre-Potosi et commença celle La Paz-Beni. Elle construisit également les égouts de La Paz et Cochabamba, et installa l’eau potable à Trinidad. 

Le 17 avril 1920 se réalisa le premier vol en avion en Bolivie.

Pour la première fois un gouvernement fit un programme d’éducation indigène, qui se ce conçu comme séparé du système éducatif général, en trois niveaux ;  élémentaire (basique), de travail (formation agraire) et normal (pour former des professeurs). 

Le coup d’état de 1920 et la chute des libéraux.

Le gouvernement de Gutierrez vécut en état de survie permanente. L’offensive républicaine et radicale obligèrent une série d’actions répressives, d’interventions contre la presse de l’opposition, des charges policières réitérées dans les principales villes, des tensions avec les universitaires, etc qui finirent par faire perdre au gouvernement tout appuis et généra un climat citoyen favorable aux républicains.

Bautista Saavedra

On organisa le coup d’état le 12 juillet 1920, dans lequel les républicains comptèrent sur l’appui de l’armée, qui rompit alors avec 20 ans de respect des normes constitutionnelles mais qui, après le coup d’état, laissèrent le pays aux mains des républicains.

La tête penseuse de ce mouvement fut Bautista Saavedra et prirent part à ce mouvement des militaires de haut grade et de jeunes officiers qui auront un rôle important dans la guerre du Chaco. Le coup d’état se résolu en quelques heures. 

Le Président libéral, Gutierrez, demanda asile dans l’ambassade des Etats-Unis, d’où il signa son renoncement sur un document de 5 lignes. Beaucoup de politiciens et vice-présidents libéraux furent attrapés et exilés du pays. C’était le premier coup d’état depuis 43 ans de paix. 

 

________________________

Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

Commentaires - Laisser un commentaire

 
     
 

Pour laisser un commentaire sur cet article,
cliquez ici
 
 
     
     
Découvrez notre boutique d'artisanat bolivien www.caserita.com
 
Participez à la rédaction, partagez vos expériences, photos, infos de Bolivie. Contactez nous
     
Caserita.infoContact
© Caserita Handicraft SRL