Gabriel Mistral la surnomma la "bolivienne géniale"; Picasso dit d'elle qu'"à travers son oeuvre on ressent la force, la beauté et le mystère de Bolivie".
Marina Núnez del Prado est considérée comme une des plus grande sculpteur d’Amérique du Sud. Ses oeuvres se caractérisent par un fin travail de courbes et de volumes et par une grande maitrise des matériaux. Ses thèmes de prédilection sont la femme, la mère, l'indienne, soit autant d'hommages à la pachamama.
Née à la Paz en Bolivie en 1908, elle s'intéressa depuis son plus jeune age aux arts plastiques. On raconte que c'est lorsqu'elle vit le David de Michael Angelo, elle sut qu'elle se dédierait à la sculpture.
Elle étudia à l'école des beaux Arts de la Paz et fut graduée en 1930. Entre 1931 et 1938 elle se spécialisa en anatomie artistique et se plongea dans l'étude de la sculpture. Elle fut élue directrice du département de sculpture et anatomie Artistique, première femme à atteindre cette position.
Cependant elle décida de voyager pour connaitre d'autres cultures et démissionna.
Elle parcourut alors toute l’Amérique Latine et alla travailler aux états Unis où elle reçu la reconnaissance des critiques d'art et des autres artistes de l'époque qu'elle fréquentait comme Stokowski, Andrés Segovia, Chagall, Jackson Pollock, Diego Rivera, Frida Kahlo, Albert Einstein et Picasso. On dit qu'elle avait une objectivité artistique visonnaire et une personnalité aimable, simple et indépendante.
À partir de 1930 elle exposa son oeuvre dans les pays des cinq continents (Bolivie, Pérou, Argentine, Uruguay, Allemagne, États Unis, Brésil, Espagne, Italie, France, Cuba, Mexique, Venezuela, Colombie, Equateur, Portugal, Chili, Tchécoslovaquie, Japon, Corée, etc.), soit plus de 160 expositions individuelles.
Au début son travail était centré sur le thème des danses indiennes comme les oeuvres telles que Danse des Cholas ou Danse des Condors.
Ensuite lors de son étape à New York (43-45) elle marqua son oeuvre d'une conscience sociale et réalisa des oeuvres comme Les mineurs en révolte, couronnée d'une médaille d'or en 1946.
Ensuite le thème de la femme et la maternité, liée à la nature car la maternité pour une bolivienne est d'office liée à la terre, à la terre mère, à la Pachamama.
Elle reçut de nombreux prix comme celui de la sculpture internationale, lors de la biennale Interaméricaine d'art (Mexique, 1950) qu'elle partageât avec Diego Rivera et Frida Kalho. Elle reçu aussi le prix de sculpture de la première biennale hispanico-américaine (Madrid, 1951) et du Condor des Andes, la plus haute décoration Bolivienne.
En 1972 elle s'installa au Pérou avec son mari, avec qui elle se marie à l'âge de 64 ans et n'aura pas d'enfant. Sa maison et ses oeuvres peuvent se visiter à Lima, dans le district de San Isidoro. Elle meurt à Lima le 9 septembre 1995.
"Ma vie est mon oeuvre: je sens l'immense raison d'être née sous la tutelle des Andes qui sont l'expression de la force et le miracle cosmique tout comme mon oeuvre exprime l'esprit de ma terre andine et l'esprit de mon peuple aymara".
Marina Núnez Del Prado
À travers cet artiste s'est ouvert une brèche dans le monde de l'art et surtout de la sculpture. À l'époque où l'art était exclusivement un monde d'hommes, elle se fit rapidement une renommée grâce à la grâce de ses oeuvres féminines et sensuelles représentant la femme indienne, qu'elle érigeait en déesse.
Marina Nuñez del Prado fut une femme avancée sur son temps. Depuis les années 30, soit 20 ans avant la révolution bolivienne, elle incorpora dans son oeuvre des thèmes sociaux et, en tant que femme, elle transgressa les normes et fit un pas important dans le monde de l'art.
Sources:
https://es.wikipedia.org/wiki/Marina_Nunez_del_Prado
https://www.minedu.gov.bo/utlsaa2010/artes_y_culturas/marina_nunez_del_prado.html
https://www.bolivian.com/cmnp/biografia.html