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Organisation sociale des Incas
     
 

Division territoriale

Ce que les Conquistadores apellèrent empire Inca était le Tahuantisuyo. Tahuantisuyo signifie "terre des quatre suyos", car il était divisé en quatre parties:

- le Chinchasuyo au nord
- le Cuntisuyo sur la côte du pacifique
- l'Antisuyo dans la jungle
- le Collasuyo sur l'altiplano

La capitale où confluaient ces suyo était Cuzco, le nombril du monde. La base sur laquelle se développait toute la société andine était l'ayllu, formé de différents groupes de familles qui rendaient culte à une même Huaca et peuplait un même territoire.
Les ayllus royaux formés par la descendance de chaque Inca s'appelaient panacas

L'autorité se régulait de la façon suivante: un homme était chef de 10 personnes (Chunga Curaca), 50 hommes étaient appelés Pisca Pachac et 500 hommes ensembles Pisca Pachaca.
Un guaranga commandait à 1000 hommes, un autre chef commandait 10 000 hommes et le Huamán commandait 4 groupes de 10 000 hommes. Tout ces chefs étaient appelés curacas. Les curacas avaient un superviseur Inca appelé Tocoiric

Classes sociales

Les classes sociales sous l'empire Inca étaient très marquées, il était impossible de passer d'une à l'autre.

L'Inca gouvernait l'état. Sa personne était divinisée et ses pouvoirs illimités car il légiférait, administrait, était le prêtre suprême, et général des armées.
En tant que descendant du soleil il était adoré et personne ne pouvait regarder son visage sauf ses femmes et soeurs et toute personne qui désirait l'approcher devait se déchausser.
Sa femme principale ou "Coya" avait un rang similaire à celui de l'inca et était choisie parmi ses soeurs, bien que cette règle ne s'accomplit pas à chaque fois.
Bien qu'il avait casi tout pouvoir, son gouvernement était partagé avec la "deuxième personne de l'Inca", généralement un frère qui gouvernait quand l'Inca était absent, ce qui arrivait souvent à cause des nombreuses guerres. 
À sa mort l'Inca choisissait le plus capable de ses fils pour lui succéder, mais le premier était à la tête de la Panaca et héritait des biens personnels de l'Inca ainsi que ses femmes, son palais et tout ce qui lui appartenait. La panaca de l'Inca décédé gardait sa momie et lui rendait un culte.
Les espagnols en arrivant à Cuzco trouvèrent 11 panacas.   

De manière générale à la tête de l'empire se trouvaient ceux qui avaient un sang royal. Comme ce groupe était très réduit Pachacuti (8ème Inca) nomma "nobles" différents cuzquéniens qui s'étaient distingués dans des actes guerriers, créant les "Incas de privilège". Ces deux castes de la noblesse jouissait des mêmes avantages. Ses membres se remarquaient par leurs oreilles artificiellement déformées et c'est pour cela que les espagnols les appelèrent "orejones" (grandes oreilles).

Les curacas, chefs locaux, étaient soumis aux orejones auxquels ils devaient payer un tribut en homme et main d'oeuvre.

Proche de l'Inca la classe des prêtres à la tête de laquelle se trouvait le Villac-Uma qui était souvent l'Inca lui même ou un de ses frères ou oncles.

Ensuite venaient les guerriers et ensuite le peuple divisé en deux catégories; les purics qui cultivaient leur lopin de terre pour subvenir aux besoins de leur famille et les terres du Soleil et de l'Inca avec les autres indiens selon des jours et des époques précis. Les artisans avaient un régime spécial bien qu'en général il s'agissait d'acllas, des nones qui travaillaient et vivaient exclusivement pour l'Inca et le soleil dans des enceintes fermées.  

Le saviez-vous?

Les tissages de l'empire inca étaient somptueux; faits en laine de lama, de vigogne, mais aussi de viscacha (sorte de chinchilla), de chauve souris et y compris entrelacés d'or et d'argent. Les tissus somptueux étaient fait par les acllas et étaient appelés Cumpis, ceux fais avec de l'or et de l'argent étaient quant à eux appelés chaquira
Les incas ajoutaient aussi des plumes dans les tissages et certains vêtements étaient faits entièrement de plumes. 

Impôts et esclavage

Il y avait le système de la mita qui consistait à servir annuellement et personnellement l'état pour des travaux que ce dernier réclamait (dans les mines, dans la construction d'édifices, de chemins, en tant que soldat, que messager, etc.). Ces obligations étaient appliquées aux hommes de 25 à 50 ans. Ce système sera repris sous la colonisation espagnole par le vice roi de Tolède permettant d'exploiter, entre autres, la mine de Potosi.

Il n'y avait pas de monnaie ni d'impôt mais tout le village devait donner une part de sa production à l'état selon un système de rétribution.

Ces obligations retombaient sur les Purics. Sous les purics se trouvaient les yanaconas, des hommes réduits à la servitude, généralement appartenant à des peuples rebelles vaincus par les Incas et qui avaient l'obligation de servir l'état. 

Un autre facteur important de cette organisation sociale sont les mitmas ou mitimaes, nom des groupes déplacés pour et par l'état d'un lieu à l'autre de l'empire pour coloniser tel ou tel endroit. Ce système assura l'unification culturelle de l'empire et la domination des autorités cuzquéniennes sur les peuples intégrés, car les groupes déplacés perdaient toute relation avec leur lieu d'origine.

Production

L'agriculture était la base économique de l'empire, ils cultivaient le maïs et la pomme de terre qui, pour être conservée, se déshydratait comme au temps de l'empire Tiahuanacota.

Les Incas maîtrisaient l'irrigation, avaient des fertilisants et utilisaient la charrue pour labourer les champs. 

Les lamas faisaient office de bête de somme et leur permettait d'aller chercher les  récoltes et de les engranger dans des "colcas", grenier qui se trouvaient aux abords des villes mais également sur les chemins pour sustenter les militaires. 

Les transactions se faisaient via le troc et chaque village recevait, via un système de répartition, sa partie de l'état en échange des travaux obligatoires. 

L'état contrôlait le travail et la production mais ne prétendait pas être propriétaire des terres qui étaient partagées entre les différent curacas. 

Sur les terres chaudes se produisaient de la coca qui était utilisée pour les rites et comme plante médicinale.

Ils consommaient la viande de camélidés bien que ces derniers étaient aussi considérés comme bête de somme et producteur de laine. La laine de vigogne et du guanaco, animaux sauvages, était aussi très appréciée et pour les attraper ils les chassaient en les encerclant.

Religion

Les Incas étaient polythéistes bien que les dieux étaient soumis à un dieu supérieur appelé Viracocha sur les hautes terres et Pachacamac sur la côte.

Les 8 premiers Incas vénéraient Ticci Viracocha, dieu créateur probablement importé des rives du Titicaca. L'Inca Pachacuti, fit une forte réforme religieuse et imposa le soleil comme dieu principal. La lune et le soleil étaient deux dieux auxquels il fallait rendre un culte très important. Les incas avaient aussi d'autres dieux hérités d'autres cultures comme le dieu de l'orage, Illapa ainsi que les dieux des étoiles ou de l'arc en ciel. 

Un culte très ancien qui resta très important est le culte de la terre mère ou pachamama, qui permit de conserver également les cultes des montagnes dont les esprits étaient nommés Apu. La Pachamama s'adore à l'aire libre, elle n'a pas de temple. 

À part les dieux les incas, à partir de de Inca Rosa, adoraient les Huacas. Une huaca est tout objet ou lieu sacré, il peut s'agir de montagne, lac, grotte, produit de la terre ayant une forme particulière, etc. Les momies étaient aussi considérées comme huacas. 

Aux dieux et aux huacas on offrait des sacrifices d'animaux, spécialement des cochons d'indes, des camélidés ou encore des coquillages provenant des mers d'Équateur. On pensait que ces derniers étaient la nourriture des dieux, ce qui lança un grand commerce de cette espèce. Des fruits ou des boissons étaient aussi offerts.
Encore aujourd'hui les offrandes et sacrifices de lamas sont une partie importante des rituels envers les dieux, elles se font via des "mesa" (table de cérémonie).

Avec le temps les sacrifices humains comme celui de la Capac Cocha (enterrement de deux enfants vivant pour le soleil) furent remplacés par des animaux. 
Une vieille coutume voulait qu'à la mort de l'Inca on sacrifie ses femmes et serviteurs. À la mort de Huayna Capac (11ème Inca) on sacrifia plus de 200 personnes. 

Dans tout l'empire il y avait des temples. Sur la Bolivie actuelle se trouve deux sanctuaires importants, l'île du soleil où se vénérait un gros chat aux yeux allumés (probablement viracocha) et dont le culte était très ancien, et le deuxième était un temple dédié à une déesse sur l'île de la lune, une Acllahuasi.

Pour le culte du soleil il y avait dans tout l'empire des prêtres qui faisaient les sacrifices et obéissaient au prêtre suprême Villac Umu. 
Il y avait aussi des devins (achic) et confesseurs (ichori). Les prêtres comme les nobles se maintenaient grâce au trésor commun, produit par le peuple.

En dehors des prêtres il y avait des femmes (acllas) prédestinées et vivant dans des sortes de monastères appelés acllahuasi afin de tisser pour l'Inca et les dieux. Elles faisaient aussi de la chicha (alcool de maïs) et avaient à leur service des mamanocas. Elle brillaient dans la pratique du chant et de la danse qu'elle montraient lors de rituels.
Ces femmes étaient choisies parmi les plus belles, étaient d'un haut lignage et, dans un premier temps, vivaient recules.
Après un certain temps elles étaient divisées en quatre groupes; les ñustas dédiées au soleil qui devaient garder pour toujours leur virginité, celles que l'Inca choisissait comme femme, celles qui étaient offertes aux curacas pour épouses et les dernières choisies pour les sacrifices. 

L'unification religieuse s'atteignait à travers le système des ceques. Ces derniers consistaient en divers sanctuaires et lieux sacrés situés sur des lignes imaginaires qui unissaient Cuzco et les quatre coins de l'empire. Il y avait des ceques sur la route du Collasuyo et d'autres sur les routes du Chinchasuyo, de l'antisuyo et du Cuntisuyo. 

Il y avait quatre fêtes principales dédiées au Soleil.
La première Capac Raymi se faisait en décembre, lors du solstice d'été alors que le soleil arrivait au zénith. On faisait alors la cérémonie du "huarachico" qui initiait les jeunes garçons à devenir homme. On leur perçait alors les oreilles pour les distinguer des autres classes du peuple. 
La deuxième s'appelait Amoray et se fêtait au début des récoltes en mai.
La troisième, la plus importante, la Inti Raymi,  se célébrait au solstice d'hiver (21 juin). On y annonçait la naissance du nouveau soleil.
Lors de la quatrième, Situay, les incas se levaient à minuit et allumaient une lumière puis allaient se baigner pour se purifier. 

Dans tout l'empire on parlait quechua, bien que cette langue coexistait avec d'autres langues plus anciennes. 

Les Saviez-vous?

Les Incas n'avaient pas de système d'écriture phonétique mais utilisaient les quipus.
Il s'agissait d'un système de cordes assemblées sur une corde principale qui permettait de consigner les faits historiques, les comptes et un certain type de poésie.
La couleur de la première corde signalait le thème du message; rouge pour la guerre, noire pour la religion, etc. 

C'est avec ces quipus, qu'on continua d'utiliser sous la colonie espagnole, que les curacas payaient leurs tribus aux espagnols. 

Arts

Les Incas avaient une littérature développée mais la forme d'art la plus appréciée était le théâtre qui relatait des faits historiques et était toujours joué par des nobles.

En musique ils avaient également divers instruments qui sont encore utilisés aujourd'hui par les peuples andins. Les plus importants sont; la quena, le pincollo, les sicus (flute de pan) qui servaient pour faire de la musique guerrière.
Parmi les instruments de cérémonie ils avaient des coquillages de mer qui étaient principalement utilisés dans les rites d'initiation. Les Incas avaient également différents tambours de différentes tailles et formes.

Au point de vue de l'architecture ils utilisaient les mêmes techniques que dans le collasuyo.
Ils sont connus pour leurs murs faits avec des appareils de grandes pierres, parfaitement polies et assemblées sans aucun ciment. Les murs sont penchés de façon à ne devoir pauser qu'une pierre en linteau. Les temples sont rectangulaires avec une riche décoration intérieure (or, argent, tissages) et les toits en paille. 
Parmi les temples les plus importants nous citerons celui de Coricancha à Cuzco dédié au soleil et reconstruit totalement par Pachacuti et celui dédié à Viracocha, plus ancien et moins riche sur la place de Huacaipata.
Les forteresses étaient construites en profitant des sites naturels (collines, montagnes, etc.). A Cuzco la forteresse de Sacsahuaman domine la ville. 
Vilcashuaman est une ville typiquement inca; elle centralise l'ensemble des habitations autour de la place centrale ou se trouve l'usnu (plateforme sur laquelle les chefs incas s'adressaient au peuple). Les rues convergent vers la place alors que l'architecture européenne les construisaient parallèlement à la place.  
Cuzco présente une forme rituelle qui correspond à un puma dont la tête est à Sacsahuaman et la queue à Cori-Cancha.
La ville fortifiée du Machupicchu, qui n'avait pas été découverte par les espagnols, contient un centre cérémoniel, deux places et est entourée terrasses de cultures.

Les maisons étaient rectangulaires et ne comprenaient qu'une seule habitation avec une seule porte et des niches pour déposer les ustensiles domestiques faits de céramique et de bronze et des clous en pierre pour pendre les vêtements. Leurs murs étaient en pierre et le toit en paille. 

Les Incas en Bolivie

Pour communiquer entre les points principaux de l'empire les Incas avaient fait construire des chemins avec des grands pavés en pierre. Les deux plus importants étaient ceux qui menaient au Collasuyo et à Quito. Un bon exemple est celui du Takesi qui unit l'altiplano et les yungas. 
Ces chemins traversent la cordillère en passant jusqu'à 5000 mètres au dessus du niveau de la mer et les Incas avaient installé des ponts suspendus en corde pour passer les rivières et les gorges. On pense que les Incas ont réutilisé d'anciens chemins Tiahuanacota.  

Sur ces chemin se trouvaient des tambos, des refuges pour sustenter les militaires et mitayers qui voyagaient d'un endroit à l'autre de l'empire. Sous la colonie ce concept fut repris mais seulement pour le transports de biens et des productions. Ceux qui étaient chargés du transport étaient les caciques qui louaient les mules et les lamas aux indiens qui devaient obérir à leurs ordres. 

Des importants restes Incas se trouvent au alentours du lac Titicaca; à Copacabana, sur lîle de la lune ou Coati et sur l'île du soleil. La zone est considérée comme sacrée depuis des temps préincas et les Incas firent de l'île du soleil (anciennement île Titicaca) leur berceau.

À Copacabana on peut voir le "siège de L'inca" une formation rocheuse avec des escaliers taillés dans la pierre, et l'"Horca del Inca" une porte sacrée pour prédire les cycles agricoles. Le "bain de l'Inca" se trouve quant à lui à Cusijata (30 minutes à pied de Copacabana). 

Sur l'île du Soleil ils vénéraient une roche naturelle appelée Titicani, à coté de laquelle se trouvent actuellement les ruines de la Chincana. La construction la plus importante sur l'île est le palais de Pilcocaina, construit par Tupac Inca Yunpanqui, qui comporte de nombreuses habitations voûtées. Ce palais est en pierre et était peint en ocre et rouge. 
Sur l'île de la lune se trouvait l'acllahuasi  le plus important de tout l'empire Inca, après celui de Cuzco. 

Dans les vallées de Santa Cruz et de Cochabamba, les Incas construisirent de nombreux forts, parfois en occupant les sites d'autres cultures, destinés à lutter contre les Chiriguanos. Les plus connus sont ceux de Samaipata, Iscanhuaya et Incallajta. Ce dernier fut construit par Tupa Inca Yupanqui et reconstruit par Huayna Capac. Il est similaire au Machu Picchu et, bien que plus petit, il comprend quand même plus de quarante chambres et une muraille de défense. Cette forteresse était construite en pierre et ses toits étaient de paille.

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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