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Gouvernement de Mesa Gisbert: la pacification du pays
     
 

Le 17 octobre 2003, l’ancien vice-président, alors qu’il était encore incertain qu’il allait pouvoir pacifier le pays, Carlos Mesa prêta serment à la présidence.

Les relations état-peuple étaient brisées et il fallait changer de politique. Dans son discours inaugural il établit un agenda qui devait solutionner la crise politique du pays. Il promit de faire un référendum pour le gaz, changer la loi des hydrocarbures et convoquer une assemblée constituante.

La nouvelle politique voulait former un gouvernement sans parti qui lutterait contre la corruption et pratiquerait une politique d’austérité pour répondre à la crise économique.

Le 18 il alla à El Alto ou il demanda la paix, ce qui fut grandement apprécié et permit la paix à El Alto, La Paz et dans le pays. Il s’entoura d’un cabinet d’indépendants sans expérience politique mais de grand professionnalisme. Les préfets des départements furent aussi de grandes personnes apolitiques. On créa le ministère des affaires indigènes, et les délégations présidentielles de lutte contre la corruption, terres, développement institutionnel et Affaires parlementaires.

Mesa gouverna sans parlementaires et rapidement avec le législatif contre lui. La crise économique était critique.

Le programme économique se conçu sur la combinaison du défit productif et le compromis social. On élimina les avantages financiers des hauts fonctionnaires qui doublaient ou triplaient leurs salaires, on réduit de 10% le salaire du Président et de 5% ceux des ministres, vices-ministres et directeurs généraux. On réduit les dépenses de 140 millions de Bs. à 60. Les économies faites sur les dépenses de l’exécutif servirent à acheter des voitures pour équiper la police.
On promut les exportations en étendant un régime tributaire et financier spécial à toutes les entreprises d’exportation, différents la TVA et les taxes de 3 ans et demi.

Mesa lança un programme de promotion touristique international avec comme attraction principale le Salar de Uyuni. On commença à utiliser la stratégie de Développement Agricole et Rural (ENDAR) pour lutter contre la pauvreté.
On créa le fond Pro Pays, de 30 millions de dollars pour lancer des projets sociaux de haut impact dans les secteurs en dépression et de haute conflictivité, recevant les projets depuis les municipalités et les assemblées de quartier. On créa un tarif minimum pour l’électricité des plus pauvres et la direction de médecine traditionnelle.

On mit en place un impôt sur le patrimoine, de 1,5% pour les patrimoines de plus de 50 000 $, un impôt sur les transactions financières, avec une taxe de 2%o.

Ces mesures et le contexte international favorable permirent de bons résultats. En 2004 on passa les 2000 millions d’exportation et le déficit fiscal de 8,1% en 2003 passa à 2,3% en 2005.

Afin de développer la production nationale, l’état favorisa l’achat de produits boliviens avec des montants de jusqu’à 8 millions de Bs., fragmenta les charges pour les petites et moyennes entreprises et donna des bonifications aux produits nationaux en vente en gros. On créa les foires « inversées»  dans lesquelles les institutions mirent en considérations leurs offres et permirent aux offrants de s’en accommoder, augmentant la production locale.

Lors de cette gestion de un an et 8 mois on construisit 850 km de routes et ponts asphaltés. On signa et commença également la construction de nombreuses autres routes.

On mena une campagne d’assainissement et de régularisation des terres, 8142 titres furent décernés, en plus de 2265 certificats individuels et collectifs.

Les affrontements entre les cocaleros et les forces de l’ordre continuèrent dans le parc Isiboro Secure, en 2004 Evo Morales et Mesa Gisbert signèrent un accord qui autorisait la culture de 3200 Ha. dans le chapare et l’autorisation d’un lopin de coca par famille. Les cocaleros s’engagèrent à appuyer le gouvernement dans l’éradication volontaire de la coca excédente dans la zone. C’est ainsi que l’on réussit à pacifier la zone.

On réforma la constitution qui, entres autres, donnait la nationalité bolivienne aux époux de bolivien, acceptait la double nationalité, restreint l’immunité des parlementaires, élimina le monopole des partis politiques, permit que les regroupements citoyens ou indigènes puissent se présenter comme candidat aux élections. La gestion de Mesa Gisbert mit en avant sa volonté de mettre en avant l’Assemblée créant l’unité de Coordination pour l’Assemblée constituante qui établit les bases de ce que fut la convocation au choix des membres de l’assemblée de 2005.

Les hydrocarbures

Ce gouvernement dut également régler le problème des hydrocarbures. Malgré l’opposition des entreprises pétrolières, des secteurs entrepreneurials, du congrès et de la gauche radicale, le législatif ratifia le décret du Président demandant un référendum. À travers le référendum, l’état, demandant l’avis du peuple, gagna une image nouvelle, un nouveau rôle et l’idée d’une responsabilité sociale. Ce fut ce referendum qui permit d’augmenter les impôts en 2006, sous le gouvernement de Morales.

Le 17 mai le Président du Congrès promulgua une nouvelle loi concernant les hydrocarbures et répondant au référendum. Elle reconnaissait la propriété bolivienne sur les hydrocarbures peu profonds, l’adéquation obligatoire des entreprises à la loi, la refondation de l’YPFB avec les fonds de la capitalisation collective des entreprises pétrolières, un niveau d’imposition de 50% en moyenne aux entreprises pétrolières, le contrôle de la signature des contrats, l’exportation et la fixation des prix aux mains de l’état.

La Bolivie signa un contrat de vente de gaz à l’Argentine et commença des négociations pour la construction d’un gazoduque au nord-est du pays, pour encore augmenter les ventes.

Le 20 avril 2004, pour les 10 ans de la Participation Populaire, Mesa Gisbert proposa dans son discours la création de gouvernements départementaux autonomes et l’élection directe de préfets et de conseillers départementaux. Le gouvernement approuva également un décret qui approfondit la décentralisation de la gestion et des services, en particulier la santé, l’éducation et les routes. Mais ce décret fut peu accepté et les autorités durent faire marche arrière.

Le 28 décembre 2004 le gouvernement décréta l’augmentation du diesel de 23%, l’essence à 10% et maintint congelé le prix du gaz liquide, cela à cause de l’augmentation du prix international du pétrole.

Cela fut l’arrêt de mort du gouvernement; l’opposition utilisa l’excuse du « dieselaso » pour renforcer la demande d’autonomie, paralyser Santa Cruz et menacer le gouvernement. Les forces de l’ordre considérant que cette décision mettait en risque l’unité du pays et demandèrent l’autorisation d’intervenir. Le 28 janvier il y eut une gigantesque manifestation  au pied du Christ de Santa Cruz, réclamant l’autonomie. Le gouvernement fit baisser le prix du diesel au même prix que l’essence. Le 8 avril le gouvernement convoqua l’élection directe des préfets. Cette mesure fut complétée par un décret convoquant aux élections de membre de l’assemblée constituante et un referendum sur les autonomies départementales, pour le 2 juin 2005.

Pour les élections municipales de 2004, on réforma la constitution afin d’empêcher le monopole des partis, ce qui permit à des groupes indigènes et de citoyennes de se porter candidat. 450 organisations se présentèrent dispersant les votes. Le MAS avec 17,4% devint la première force du pays. La majorité des mairies furent gagnées par des groupes citoyens, nouvelles organisations, qui montrèrent la décision des électeurs de tourner le dos à la vieille politique.

Bientôt le Mouvement Sans Terre repris ses activités et recommença à vouloir des terre à La Paz, Cochabamba et Santa Cruz. La grève de transports, la pression de la COB, la prise des mines par les coopératives, les blocages de route, les manifestations et grève du corps des instituteurs, des travailleurs en santé, des chômeurs et ex travailleurs d’état, la prise de champs pétroliers, grèves et pression des leader civiques, entrepreneurs et des moyens de communication de Santa Cruz, marquèrent une scène de grave désordre social.

Une grève et blocage d’El Alto provoqua la décision du gouvernement de résilier le contrat avec Aguas des Illimani. Le climat entre l’état et le peuple était très tendu. Cependant il y eut plus de pertes du coté des forces de l’ordre que du peuple grâce à une nouvelle politique de respect des droits de l’homme et de respect du peuple.

Les 70 morts d’octobre avait bien fait entendre au gouvernement le refus de vendre du gaz via le Chili. Mesa Gisbert et une douzaine d'ex-chanceliers boliviens se réunirent afin de réfléchir à une nouvelle stratégie. Le Président Chilien eut une très mauvaise réaction; pour le Chili il était inconcevable que la Bolivie ait souveraineté sur un de ses anciens territoires. Le 13 janvier 2004, lors du sommet des Amériques de Monterrey (Mexique), devant 30 chefs d’états les deux Présidents s’affrontèrent. Le Président bolivien en profita pour exposer le point de vue de la Bolivie et le fait que tant que la demande bolivienne ne serait pas résolue les processus d’intégration subrégionaux et continentaux ne pourraient pas avoir de succès.

Cependant le Président était aussi en train de négocier un commerce commun de gaz avec le Pérou vers le Mexique et les États-Unis. De plus il signa un traité de libre commerce avec le Pérou et de vente de Gaz au Mexique. Il y eut également un traité limitant la vente de gaz vendu de Bolivie à l’Argentine au Chili.

En janvier 2004 on initia un procès de responsabilités à Gonzalo Sanchez de Lozada (Goni) et ses 15 ministres pour les évènements d’octobre 2003.

Les mauvaises relations entre le Président et le Congrès, la pression des secteurs radicaux de gauche et de droite avec le problème de la nationalisation des hydrocarbures et des autonomies, mirent le gouvernement dans une position très délicate. Cette situation explosa lorsqu’Evo Morales, décida de se lancer dans une opposition ouverte.

En mai 2005 il convoqua le blocage national des routes, ce qui fut appuyé par les leaders radicaux et la fédération des assemblées de voisins d’El Alto. Mesa Gisbert réagit en présentant un discours très dur envers Morales et Mamani (dirigeant de El Alto) et termina son discours en présentant sa démission, le Président fut massivement appuyé par le peuple. Cependant le congrès refusa la démission le Président perdit l’opportunité d’imposer son projet de loi sur les hydrocarbures et préféra une négociation absurde sur la loi qui repositionna le législatif. Cependant l'échec de la négociation et le refus d’éléments clés de son projet de loi poussèrent le Président à demander que l’on raccourcisse son mandat et convoque des élections. Les parlementaires refusèrent encore une fois. Avec cette dernière décision le Président avait déçu ceux qui l’avaient massivement appuyé et ne compris pas qu’une position faible face aux entreprises pétrolières affaiblissait le referendum et sa politique nationaliste, et il refusa d’opposer son veto tout comme de promouvoir la nouvelle loi.

Lorsque la loi fut promulguée une campagne contre le congrès et le gouvernement se déchaina. En trois semaines la situation devint intenable, la scène de 2003 se répétait, sauf qu’au lieu de demander la démission du gouvernement le peuple demandait la nationalisation immédiate des hydrocarbures. La police réussit à maintenir l’ordre sans effusion de sang comme en 2003, ce qui démontra que le gouvernement de Goni avait exagéré.

Finalement le 6 juin Mesa Gisbert, renonça à la Présidence. Le 7 il demanda dans un message au pays que le Président de la cours suprême assume la Présidence et il demanda aussi le renoncement à la succession constitutionnelle des Présidents des deux chambres. Sa décision permit à son successeur une transition raisonnable vers une nouvelle période démocratique.

Le 9 le congrès accepta la démission et désigna Eduardo Rodriguez Veltze Président transitoire. 

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 7ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2008

 
   
   
 

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