D'origine aymara, Pablo Zarate, le terrible Willca, leader de la région de la Paz, fut un des plus ardents défenseurs de la cause et des droits de propriété indigènes. Il s'allia aux libéraux afin d'organiser le plus grand soulèvement du siècle.

Cette guerre prit la forme d'une guerre civile. Après 20 ans de gouvernement conservateur, les libéraux dont la popularité augmentait chaque jour, décidèrent de prendre le pouvoir qui leur était refusé par la voie "légale", par la force. 

Par ailleurs la réalité socio-économique montre un disloquement des centres de décision, La Paz fut pendant tout le 19ème siècle la première ville de Bolivie et souvent siège du gouvernement national. Sa dynamique se vit rapidement appuyée par la naissance de l'économie de l'étain qui déplaça le centre d'attention Sucre-Potosi à Oruro-La Paz. La chute de l'argent fit perdre de leur influence aux anciens chefs conservateurs tels qu’Arce et Pacheco. 

Le 6 novembre 1898 une mutinerie se rassembla sur la place d'Armes de La Paz pour exiger le fédéralisme et le 14 se créa un comité fédéral présidé par le chef des libéraux José Manuel Pando. Le 12 décembre se forma une assemblée fédérale du gouvernement. La guerre était déclarée. 

Pando s'allia avec les aymaras de la région et la guerre eut lieu dans les départements de La Paz, Oruro, Potosi et Cochabamba. 

Les indiens furent indispensables au triomphe des fédérés. Ce fut une des pages les plus sanguinaires de toute l'histoire de la république. Les abus commis par les troupes conservatrices furent tels qu'ils enflammèrent encore plus les populations contre eux et furent également martyrisés en retour.

Le 24 janvier 1899 Pando dérouta le Président Alonso et laissa les blessés de cette bataille dans le village de Ayo Ayo. La nuit tombée les indiens des alentours assiégèrent le village et tuèrent les blessés et chuquisaquenios.

A Mohoza les troupes de Pando furent tellement scandaleuses que pour se venger, les indiens de cette ville, réussirent à les désarmer et les faire entrer dans le temple, où ils furent humiliés, torturés et tués.

La bataille décisive entre les fédérés et les constitutionalistes se déroula à Paria. Dans cette bataille, où les indiens jouèrent un rôle très important, les fédérés déroutèrent les constitutionalistes. Le 12 avril 1899, Pando et Zarate cote à cote entrent triomphant dans Oruro, suivis de leurs effectifs, indiens et soldats mélangés. 

Si Pando utilisa Zarate et son armée, ce dernier en fit de même car sans leur commune alliance ils n'auraient pas pu défaire les conservateurs. 

Les faits de Ayo Ayo, Mohoza, l'insurrection de Peña, la menace d'un siège sur Oruro en février et mars 1899  ainsi que les soulèvements dans plus de 20 localités de trois départements du pays, décidèrent Pando. Zarate, le terrible Willka, avait démontré sa valeur, ses dons de commandement et sa dureté dans des actions où il commandait des milliers d'indiens. Le 22 avril 1899, Zarate et son état major furent faits prisonniers à Sica Sica, coupant la tête du mouvement indien qui fut réprimé et dissout. Zarate survécut trois ans en prison où il fut humilié et mourut en 1903 sans avoir retrouvé la liberté.

Débarrassés des conservateurs et des indiens révolutionnaires, les libéraux prennent le pouvoir avec à leur tête José Manuel Pando.

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001