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2ème gouvernement de Goni et la guerre du Gaz (2003)
     
 

Le gouvernement de Quiroga dura un an, son rôle majeur fut de superviser les élections de 2002.

Au niveau économique le pays se maintint en récession, les investissements étrangers tombèrent, le prix des matières premières étaient en dépression et la gestion de Quiroga augmenta le déficit fiscal. Des faits tels que la réforme des pensions, l’éradication de la coca et une relative réduction de la contrebande, et les accords qui, par exemple, augmentèrent la retraite au double du salaire minimum bolivien, contribua au déficit. L’aide extérieure fut énorme afin de couvrir l’investissement interne; 111 de 638 millions furent donnés.

La LAB fit faillite et on développa les télécommunications avec les téléphones portables. Cette gestion favorisa les exportations vers les États-Unis, ce qui favorisa la production de textiles.

Cependant Quiroga dut augmenter la présence militaire dans le Chapare de 4000 effectifs. Le problème de la terre devint primordial. Un affrontement à Panati eut lieu entre les « sans terre » et les propriétaires, il eut un solde de 7 morts.

Le 19 février 2001 il y eu une grêle de plus d’une heure à la Paz qui provoqua la mort de 69 personnes, énormément de blessés et de personnes sans toit. Les dégâts matériaux furent également très conséquents.

Le gaz

Le gouvernement de Quiroga concrétisa la vente de gaz aux États-Unis et au Mexique. Cependant il fallait transformer le gaz naturel en gaz naturel liquide dans un port du pacifique et donc décider ou serait ce port...

Quiroga arriva à la conclusion que la meilleure manière d’exporter le gaz serait à travers un port chilien. Il s'accorda avec le Chili afin de recevoir 600 hectares de territoire sous administration bolivienne sur la côte, une « Zone Économique Spéciale » mais la souveraineté resterait chilienne et les lois industrielles et environnementales également.

L’idée était d’installer une usine de transformation du gaz pour son transport via bateau et l’approvisionnement du marché chilien qui commençait à en avoir grand besoin. Le document resta secret et Quiroga laissa la prochaine gestion gérer l’affaire.

Quiroga commença également des négociations avec le Pérou mais seulement dans le but de  faire chanter le chili.

On commença également la construction du gazoduque Yacuiba-Rio grande pour accomplir le contrat avec le Brésil.

En 2002 fut élu pour la deuxième fois Gonzalo Sanchez de Lozada (Goni) pour le MNR et le vice-président fut Carlos D. Mesa Gisbert.

Ce que le gouvernement offrait c’était la mise en place de grandes œuvres afin de générer de l’emploi qui se faisait rare en temps de récession comme c’était alors le cas. La situation économique était très critique.

Lozada remit le Bonosol au gout du jour. Il créa également l’Assurance Unique Mère Enfant (SUMI), qui garanti les soins gratuits aux femmes enceintes et mères jusqu’à ce que l’enfant ait 5 ans.

Le vice-président Gisbert lutta activement contre la corruption, donnant lieu à plusieurs démissions de hauts fonctionnaires. 

Le problème de la terre

Le problème initial fut causé par le don de grandes terres, sous les régimes dictatoriaux, à de gros propriétaires dans la zone orientale du pays. La croissante migration de colons aymaras et quechua, sans appuis technique et dans des campements improvisés, marqua une pression chaque fois plus grande sur le territoire et les demandes de titularisation ne s’obtenaient pas à cause de la bureaucratie. Certaines terres furent « superposées » (terres d’origines, concession forestière, aires d’exploitation pétrolière et terres agricoles).

La création du Mouvement Sans Terres (MST) généra des actions systématiques et arbitraires de prise de territoire qui obligèrent le gouvernement à de longues et difficiles négociations ou délogement de fait. Le MST répondit à des mobiles politiques et intérêts personnels de dirigeants pas toujours référés à des revendications légitimes des plus pauvres et profita de la faiblesse de l’état pour générer des pressions irrationnelles et violences.

L’affaire de Panati de 2002, s’étendit et devint une question cruciale de la réalité sociale et économique du pays, surtout en orient, mais aussi dans certains lieux des vallées et de l’altiplano. Il y eut des prises de terre dans les départements de Santa Cruz, Cochabamba et La Paz. Le gouvernement les expulsa en utilisant la police et l’armée.

Les violences de 2003

Lozada tenta de discuter avec le principal meneur de l’opposition, Evo Morales qu’il rencontra 5 fois entre septembre et décembre 2002.  Lors de ces rencontres ils essayèrent de négocier sur les limites de l’éradication de la feuille de coca, la possibilité d’une pause dans ce processus, l’amélioration du développement alternatif avec des fonds directement cédés aux municipalités, la démilitarisation du Chapare, la possibilité d’autoriser une parcelle de coca par famille, et l’inventaire de la coca légale afin de redimensionner la zone de culture autorisée par l’état (12 000 hectares). Cependant cela n’abouti pas et les affrontements cocalero/forces de l’ordre continuèrent. Cela poussa Evo Morales à passer à l’offensive début 2003. Du 13 au 25 janvier 2003, les cocaleros bloquèrent la principale route du pays (Cochabamba/Santa Cruz). Cela rompit les relations entre le président et le peuple; fin janvier  71% réprouvait la gestion de Lozada alors que cela ne faisait que 5 mois qu’il était au pouvoir.

Le 9 février le Président déclara un nouveau projet de loi congelant les salaires et augmentant les impôts de 12,5%, argumentant que cela était la seule façon de ne pas augmenter le prix des hydrocarbures, ce qui affecterait beaucoup plus les boliviens les plus pauvres.

La police se mutina le 11 février réclamant, entre autres, une augmentation de salaire, la tête de la rébellion était encore une fois le Major David Vargas.
Le 12 une manifestation de trotskistes et d’étudiant entra sur la place Murillo qui était alors inexplicablement sans défense. Les manifestants démolirent la façade du palais du gouvernement à coup de pierres. La garde présidentielle répondit avec des gaz lacrymogènes, ce à quoi les policiers mutinés répondirent en lançant des gazes sur le palais. Alors que se menaient des négociations pour tenter de régler l’affaire, les mutinés renforcés par d’autres unités de police et la garde du palais, affrontèrent les militaires avec des armes à feu. Il y eut 16 morts.
Le Président, vice-président et autres ministres durent quitter le palais.
Toute la journée du 12 la ville sans protection fut victime de vandalisme. Plusieurs édifices publiques furent incendiés, tel que le ministère du travail, du développement durable, le tribunal militaire, et les sièges du MNR et du MIR. Des faits similaires bien que moins fort se déroulèrent à Santa Cruz et Cochabamba.

Le 13 il y eut encore des violences à La Paz et El Alto. L’intervention des forces armées laissa un solde de 11 morts et plus d’une centaine de morts. La réaction de l’armée fut disproportionnée et donna lieu à plusieurs procès à certains officiers.

Conséquence de cet évènement le Président, qui avait été particulièrement visé par les balles, réduit le nombre de ministres de 18 à 13 et modifia la loi du pouvoir exécutif.

Le 13 octobre 2003, face à la violence du gouvernement le vice-président renonça à sa charge annonçant qu’il n’était pas prêt à tuer pour rester au pouvoir.

Le gaz

En pleine crise sociale, surgit le thème du gaz. Le 20 septembre 2003, le président chilien offrit publiquement un port à la Bolivie, sans souveraineté mais libre d’impôt, ayant pour but d’approvisionner le marché chilien.
Bien que le gouvernement bolivien ne pris aucune décision publique son intention était d’accepter.

Le 13 septembre, Felipe Quispe bloqua la route de La Paz au Pérou et à Oruro pour l’emprisonnement d’un indien accusé d’assassinat. El Alto était en grève à cause de l’augmentation des impôts qu’avait imposés le maire José Luis Paredes et les cocaleros des yungas bloquèrent les accès du siège du gouvernement. Le 20 septembre, le ministre de la défense, Sánchez Berzain décida de mener une offensive afin de faire sortir une trentaine de touristes coincés à Sorata. Résultat 6 morts, 5 paysans et 1 policier. Fin septembre la COB, les paysans et les retraités entrèrent en grève générale. Le 11 octobre l’action coordonnées de tous ces secteurs bloqua la ville et empêcha l’entrée d’aliments et de combustibles. Le Président signa alors un décret autorisant l’intervention des forces armées.

L’opération encore menée par Berzain se transforma en cauchemard, le 12 octobre moururent 26 civils et le convoi de citernes qui devait justifier l’action couvrit à peine la demande de deux jours. Le 13 octobre alors que le vice-président renonçait, les affrontements à La Paz, Santa Cruz et El Alto prirent la vie à 29 personnes. Le Président reclus dans la maison présidentielle perdit le contrôle de la situation.

Les revendications qui au début demandaient la non exportation du gaz, un référendum sur les hydrocarbures et une assemblée constituante se transforma en une clameur nationale qui exigeait le renoncement du Président. Les insurgés commencèrent une grève de la faim. Le 17 octobre Manfred Reyes Villa déclara son retrait du gouvernement, Sanchez de Lozada, sa famille et Berzain s’enfuirent en avion pour les États-Unis ce même jour. Lozada envoya sa lettre de renoncement depuis l’aéroport de Santa Cruz.

Le solde final de ces mois de lutte fut de 112 morts, 20 policiers et militaires et 92 civils.

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 7ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2008

 
   
   
 

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