L’Indépendance
A partir de 1810 et jusqu’en 1820, les troupes espagnoles se font harceler par la guérilla. La victoire du maréchal Sucre (lieutenant de Simon Bolivar) ouvrit la voie à l'indépendance en 1824. Proclamée le 6 août 1825, la république de Bolivie (du nom du libérateur) est provisoirement unie au Pérou en 1836 par Santa Cruz.
Perte des territoires
La possibilité de la constitution d’un État puissant inquiète les voisins. En conséquence, le vaste territoire bolivien (2 340 000 km²) sera grignoté peu à peu par différentes guerres avec ses voisins : la guerre du salpêtre contre le Chili (1879-1883) qui prive le pays de son accès à la mer que la Bolivie revendique toujours ; la guerre contre le Brésil (1901-1903) qui l'ampute de l'Acre et de la partie occidentale du Mato Grosso ; enfin la guerre contre le Paraguay (1932-1935), où le Paraguay récupère environ 200 000 km².
Ce remodelage est lié avec une grande instabilité politique puisque le pays connaît un coup d'État par an entre 1850 et 1950. Cependant, le pays eu quelques phases de prospérité liées à l'exploitation de la quinine (1830-1850), du guano et du salpêtre (1868-1878), du latex (1895-1915) et de l'étain (à partir de 1880).
Si le pays est aujourd’hui endetté c’est en partie à cause de la construction des voies ferrées destinées à l'exportation des produits, des besoins financiers de l'État, et enfin de la baisse de la valeur des matières premières. Le rythme de vie luxueux d'une minorité fait face à la misère du peuple.
MNR
En avril 1952 une insurrection populaire amène au pouvoir le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire (MNR), ce qui eut pour conséquence la nationalisation des mines, l’adoption du suffrage universel et une réforme agraire.
Progressivement le régime s'écarte du peuple, le MNR se divise et, en 1964, l'armée prend le pouvoir. Elle réprime durement les grèves, et c'est en 1967 en Bolivie que Ernesto Che Guevara est exécuté sous les balles de l'armée.
Les coups d'État se succèdent (200 en 50 ans!). Seul le général Banzer, parvient à se maintenir au pouvoir (de 1971 à 1978, et de 1997 à 2002). Malgré le retour du pouvoir civil en 1982, le pays a traversé une succession de crises économiques et politiques. Les années 1980 sont marquées par une profonde dépression : le prix de l'étain baisse. Il y a une excessive inflation (11 750 % en 1985) ; le paupérisme se répand et il y a une progression de l'économie de la drogue.
Libéralisme
Cependant, depuis le début des années 1990, le pays a changé de voie vers celle du libéralisme économique, avec la privatisation des mines et de nombreuses entreprises publiques. La Bolivie semble renouer avec la croissance depuis, mais le coût est très lourd, ne serait-ce que d’un point de vue social.
Gonzalo Sanchez de Lazada (Goni) est élu et met en place de nombreuses réformes, il s'attaque à la corruption et ouvre le pays au capitalisme.
Par après il sera accusé de trop privatiser les entreprises au profit des étrangers, de mettre en place un système de retraite privée géré par l’Espagne, d'éradiquer la feuille de coca (sous l'emprise des États-Unis), etc. Déçu, le peuple réélit le dictateur Hugo Banzer lors des élections de 1997. Mais Banzer déçoit également, avec lui la coca reste interdite, l'inflation est très forte, le cout des carburants augmentent aussi et finalement éclate le scandale de la guerre de l'eau à Cochabamba. Aux élections suivantes c'est Goni qui est réélu, en 2002. Il sera obligé de fuir le pays en 2003, lors de la guerre du gaz. Il est aujourd'hui encore réfugié aux États-Unis.
Ensuite c'est Mesa, historien et vice-président bien aimé du peuple qui le remplaça mais l’augmentation des carburant provoqua d'énormes manifestations et il du également démissionner.
Lutte pour les indiens
Après un gouvernement intérimaire c'est Juan Evo Morales Aima, un indien de la région de Oruro qui le remplaça à la présidence. Ancien syndicaliste de la coca, il promettait dans son programme de modifier la classe politique traditionnelle et de donner du pouvoir à la classe pauvre - majoritaire et principalement indienne.
Morales va dans l'autre sens des gouvernements précédents, anti-impérialisme américain, il va de pair avec les gouvernements de gauche; le Brésil, le Venezuela et Cuba. Il nationalise les grandes entreprises de l'état, notamment celle du gaz. Il met en place une assemblée constituante et change la constitution, ce qui lui vaudra beaucoup de mécontentements surtout du coté des villes de l'orient.
En 2009 il est réélu avec une majorité écrasante (67% dans le pays et 85% à la Paz). Il fait un travail énorme pour améliorer la vie de la classe pauvre - indienne, et on lui reproche de favoriser les indiens de l'altiplano et, avec la légalisation de la Coca, de favoriser l'augmentation de la mafia et du trafic de drogue. Ses relations avec les États Unis et la Colombie (opposée au Venezuela) sont très tendues.
Du coté des améliorations sociales il a lancé un grand programme d'alphabétisation, non seulement en espagnol mais aussi dans les langues originaires, langues qu'il a aussi mis au gout du jour dans les universités. Au niveau de la santé il met en place un système de santé communautaire et gratuit en ce qui concerne la santé maternelle et infantile. Il mets aussi en place un système de retraite.
Sa politique économique semble bien fonctionner également; sous sa gestion le PIB a augmenté en moyenne de 5.2%.
Il met en avant l'interculturalité qui particularise la Bolivie, en 2010 il renomme la République de Bolivie, "État Plurinational de Bolivie" et met en place une nouvelle loi pour autonomiser les régions de Bolivie, bannière de sa campagne électorale.