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Les prémisses de la guerre du pacifique (Chili)
     
 

José Maria Acha (1861-1864)

L'évènement le plus connu de la présidence d'Acha fut la tuerie de Yañez.

Dès son arrivée au pouvoir Acha nomma de nouvelles autorités à La Paz; Rudecindo Carvajal en tant que chef politique et le colonel Plácido Yañez en tant que commandant général. Yañez avait promis au Président qu'il maintiendrait l'ordre dans la ville à n'importe quel prix, ce qu'il fit... 

La nuit du 23 octobre 1861, il arrêta plus de 50 personnes de l'opposition, partisanes des ex-présidents Belzu et Cordova. Carvajal informa le Président Acha et le ministre Ferdandez de ce fait mais ceux-ci lui répondirent qu'il fallait faire ce qu'il fallait pour combattre les révolutionnaires et déclarèrent l'état de siège. Yañez mit en scène une fausse révolution pour faire croire à un coup d'état et utilisa ce prétexte pour exécuter 60 personnes innocentes dont Cordova et le frère de Belzu.

Le gouvernement d'Acha nia sa participation dans cette tuerie. Ruperto Fernandez, qui faisait partie du gouvernement suite à la chute de Linares, profita du mécontentement général pour lancer son coup d'état. Ses complices attaquèrent La Paz qu'ils vainquirent. Le peuple réclama alors la tête de Yañez. On raconte que ce dernier fut tiré comme un lapin alors qu'il essayait de s'enfuir par les toits et que son corps tomba par terre où il fut déchiré en milles morceaux par la foule en furie. Le coup d'Etat de Fernandez fut un échec et il dût fuir en Argentine.

Pour légitimer son pouvoir Acha convoqua des élections en 1862 et fut élu contre les linaristes, Tomas Frias et Perez. Perez essaya de prendre le pouvoir de force mais fut dérouté. 

Politique

Une décision importante prise à cette époque traita la législation des propriétés indigènes. Le décret du 28 février 1863 attribua la propriété des terres aux indiens et l'annulation du tribut. Le décret d'Acha de 1863 donnait le droit à tout indigène à recevoir une parcelle de 4000 m2 avec de l'eau et de 8000 m2 sans eau. On déclara les indiens propriétaires de terres qu'ils possédaient depuis au moins 10 ans. 

En 1863 on apprit que des chiliens avaient trouvé d'importantes ressources de guano sur le littoral bolivien. Le problème de la souveraineté sur ces terres se posa rapidement bien que depuis l'époque pré-inca ce territoire était attribué à la Bolivie. Les chiliens avaient déjà occupé Mejillones avec des bateaux armés et devenaient de plus en plus menaçants. Un conseil extraordinaire bolivien promulgua une loi autorisant l'exécutif à déclarer la guerre contre le Chili au cas où n'y aurait pas de solution pacifique.

un coup d'état de Melgarejo mis alors fin au gouvernement d'Acha. 

Mariano Melgarejo (1864-1871)

La dictature de Melgarejo, la plus dure de tout le 19ème siècle, reste dans les mémoires autant pour sa mauvaise administration qui fit perdre beaucoup de territoires à la Bolivie, que pour ses abus envers les indiens en particulier et ses abus de pouvoir en général. 

Dès le début son gouvernement fut violent et impitoyable comme en témoigne cette anecdote; 

Belzu depuis le Pérou essaya de reprendre le contrôle de la Bolivie. Il avança sur La Paz et prit le palais du gouvernement. Melgarejo mis au courant fonça à la Paz avec ses troupes, il força l'entrée du palais et tua Belzu d'un coup de fusil. Il sorti alors sur le balcon et cria "Belzu est mort. Qui est vivant maintenant?" ce à quoi la foule répondit "Vive Melgarejo!" Et c'est ainsi que commença son gouvernement...

Au niveau économique Melgarejo continua la politique de Linares en appuyant le secteur minier. À la fin des années 60 l'industrie de l'argent reçoit des investissements européens. Par la suite les péruviens et les chiliens investissent également des capitaux pour profiter de l'apogée minière.

Pour récolter des fonds pour l'état le gouvernement annula la possession des terres aux indiens et remit en place le tribut. Si personne ne voulait racheter les terres, les indiens vivant dessus devaient verser un loyer annuel au gouvernement. Cette nouvelle mesure fut mise en place avec l'aide de l'armée et donna lieu à de nombreux abus et tueries d'indiens. Elle profita principalement au gens du gouvernement. Melgarejo remit au gout du jour le tribut qui rapporta au gouvernement 900 000 pesos.

Le saviez-vous?

C'est à cette époque aussi que l'on changea le nom du peso au boliviano et qu'on imposa le système décimal. Ce gouvernement modernisa également le monnayage de la casa de la moneda grâce aux machines à vapeur.

C'est sous Melgarejo que le Chili obtiendra via le traité de 1866 deux degrés de latitude sur le littoral bolivien.  

La décade 1865-1875 fut très prospère en Bolivie, non seulement grâce aux mines d'or et d'argent, mais aussi grâce à la découverte d'importantes ressources de guano qui attirèrent rapidement les capitaux étrangers. Le traité de 1866, que Melgarejo signa avec le Chili leur concédait la moitié des ressources, était en théorie favorable à la Bolivie car les compagnies payèrent sur le long terme des droits d'exploitation qui firent entrer de nouveaux fonds dans les caisses du pays. Le gouvernement donna des concessions et des territoires d'exploitation aux compagnies et investisseurs étrangers à très long terme à condition de recevoir de petites sommes dont il avait besoin urgemment pour boucler le budget d'État. Mais en réalité ce fut une grave erreur qui sera en partie responsable de la guerre du pacifique. 

Une autre grave erreur de Melgarejo fit aussi perdre à la Bolivie une partie de son territoire au profit du Brésil. Les problèmes de frontière avec le Brésil existaient depuis très longtemps et le gouvernement bolivien signa avec le Brésil, en 1867 le traité d'Ayacucho ou d'amitié dans lequel Melgarejo offrait au Brésil 102.400 km² du territoire.

Le saviez-vous?

Il y a beaucoup d'histoires qui courent sur ce Président qui fut complètement instable. On raconte que le Brésil lui aurait offert un magnifique cheval blanc et, pour remercier de ce cadeau il prit un fer du cheval qu'il déposa sur une carte de la Bolivie et offrit ce territoire au Brésil. 

Un autre traité avec l'Argentine permit la libre circulation entre les deux pays par voies terrestres, fluviales et ferroviaires et la Bolivie eut droit à circuler librement sur le fleuve de la Plata et ses affluents. 

Il y eut plusieurs soulèvements contre le gouvernement à partir des années 70. Le plus important fut celui de la Paz, dirigé par le général Agustin Morales et Caimiro Corral. Dans une bataille sanglante Melgarejo fut dérouté et dut fuir au Pérou. De toute l'armée, soit 2328 hommes, seulement 5 survécurent dont Melgarejo. Il vécu encore un an à Lima et fut assassiné le 23 novembre 1872.

Agustin Morales (1871-1872)

File:AGUST N MORALES HERN NDEZ.jpgDeux traités importants furent signés sous le gouvernement de Morales, un premier avec le Pérou qui, en secret, signait une alliance pour se renforcer face au Chili.
Le deuxième traité fut un protocole signé avec le Chili qui renforçait le traité de 1866

Les faits les plus marquants de son gouvernement furent la déclaration de "l'enseignement libre" ce qui eut pour conséquences de démultiplier les collèges et écoles religieuses, la libre exportation de l'argent rompant avec le monopole d'État et la création de la Banque Nationale de Bolivie (1871).

En 1972, Morales fut assassiné par son neveu lors d'une dispute. Pour ne pas laisser le gouvernement sans tête on élu Tomàs Frias Président provisoire. Ce dernier convoqua directement des élections. Aucun candidat n'obtint la majorité absolue et le congrès choisit comme Président Adolfo Ballivian Coll, fils de José Ballivian. 

Un des plus grands souhaits de Ballivian aurait été d'acheter un bateau de guerre pour faire face à l'occupation chilienne qui prenait de plus en plus d'ampleur sur le littoral, mais il n'eut pas le temps de le faire; un cancer de l'estomac l'enleva peu de temps après sa prise de pouvoir. 

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Tomás Frias Ameller (1874-1876)

À la mort de Ballivian en 1874, Tomas Frias repris une fois de plus les rennes du pays. 

Cependant l'opposition ne vit pas cela d'un bon oeil et perturba le pays. Il y eut plusieurs soulèvements, sans succès. C'est lors de ces soulèvements que le palais du gouvernement de la Paz fut brulé et depuis lors on l'appelle le palais brulé.

En mai 1876 le général Hilarión Daza fit un coup d'état et prit le pouvoir, juste avant les élections qui avaient été convoquées. Frias fuit à la Recoleta où il fut accueillit par l'ambassadeur des États-Unis. 

Politique

Sous le deuxième gouvernement de Frias se signa deux traités. Un avec le Pérou pour renforcer le port d'Arica et en contrepartie, la Bolivie baissait les impôts du port de Cobija en faveur du Pérou à pas plus de 25%.
Et un deuxième traité avec le Chili en 1874, qui enlevait toutes les taxes des exploitations chiliennes du littoral bolivien. Finalement, à cause de l'affaire Lopez Gama le gouvernement vendit les terres d'Atacama à ce grand homme d'affaire. 

Ce gouvernement approuva également la loi du "déliement des terres d'origine" en 1874. Cette loi donnait le droit absolu aux indiens de récupérer leurs terres mais à titre individuel, excluant donc leur rapport originel à la terre de la communauté et non pas de l'individu. Cette loi ne sera mise en place qu'en 1880, avec la nouvelle constitution, et débouchera sur de nombreux soulèvements indigènes. 

C'est aussi à ce moment que l'on mit en place l'éducation de base des indiens, en pensant qu'à travers l'alphabétisation on atteindrait l'égalité des classes.  

Hilarion Daza Groselle (1876-1879)

Après le coup d'état Daza prit le pouvoir en 1876.

Parmi les choses positives que fit son gouvernement on peut compter le début de la construction d'une ligne de chemin de fer qui unissait la Paz et le lac Titicaca et qui ne fut jamais terminée.

En 1878 eut lieu la plus grande sécheresse de l'histoire bolivienne, l'économie du pays alors basée sur l'agriculture s'effondra et on dut fermer les écoles et administrations. Les gens mourraient de faim et la seule réponse du gouvernement à cette famine fut d'enlever l'impôt sur la farine...

À cela s'ajoutait l'exploitation du salpêtre et du guano par les chiliens et les entreprises étrangères, favorisées par l'ignorance des boliviens de l'importance économique de ces ressources. Au lieu des 10% d'impôt initial l'administration de Daza changea l'impôt bolivien à 10 ct de Bs. par 100kg. de salpêtre exporté, ce qui eut des conséquences négatives sur les relations boliviano-chiliennes. 

Le Chili attaqua les terres du littoral bolivien et prit Antofagasta en février 1879. Le Président Daza demanda alors au Pérou l'accomplissement de l'Alliance de 1873.  Ensuite se produisirent les désastres militaires de Pisagua, San Francisco, et Camarrones. Danza fut destitué du commandement de la guerre et dû laisser le commandement du pays et s'exiler en Europe. 

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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