Le MNR fut le parti le plus important de la seconde moitié du 20ème siècle et sans doute le plus important de toute l’histoire de la Bolivie.
Prenant source dans les groupes nationalistes d’Hernando Siles, le sable du Chaco, et les groupes socialistes des années 30, il fut fondé le 25 janvier 1941 par un groupe de jeunes politiques et intellectuels de la génération de la guerre.
Le MNR n’avait pas de programme bien définit et fut associé aux fascistes européens, anti-juifs. Lors de son premier gouvernement (1943-1946) son nationalisme défendit les classes populaires.
Les 6 ans que le parti passa dans l’opposition (1946-1952) confirma Victor Paz Estenssoro comme chef. La révolution de 1952 définit son programme.
Après sa chute, en 1964, le MNR revint au pouvoir en 1971, appuyant le coup d’état d’Hugo Banzer et gouvernant avec lui.
Avec le retour de la démocratie, en 1978, Paz et Hernán Siles furent les grands personnages du paysage électoral et les premiers présidents constitutionnels à partir de 1982. Paz fut le chef du MNR depuis sa fondation jusqu’en 1990, où il fut destitué par Gonzalo Sánchez de Lozada.
Idéologiquement il passa du nationalisme révolutionnaire au libéralisme en économie, bien qu’il garda d’importants traits de politique sociale, modernisatrice des institutions démocratiques et économiques du pays.
Comme en 1952 il lança des processus radicaux de transformation. En 1985, à partir du décret 21060 (nouvelle politique économique) et en 1993, avec la capitalisation, la participation populaire, la décentralisation et la réforme éducative.
Ce furent deux moments cruciaux dans la construction d’un nouvel état substituant celui de 1952 qui avait été conçu par le MNR lui-même. En 1997 le parti revint dans l’opposition après avoir perdu les élections générales de cette même année.
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Source:
José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001