Le 7 octobre 1970, Juan José Torres Gonzales, représentant de gauche prend le pouvoir devant la multitude, sur la place Murillo et dit qu’il gouvernera avec les ouvriers, les militaires, les universitaires et les paysans.
Il proposa une sorte de co-gouvernement ouvrier-état, mais les ouvriers prétendirent à plus de la moitié du gouvernement et exigèrent nombre de revendications anti « fascistes », anti impérialisme et pro nationalisme. Le gouvernement se plia aux revendications.
C’est lors de ce gouvernement que se créa le MIR (mouvement de gauche révolutionnaire) en 1971, ancêtre du Mouvement Sin Miedo de 1999 qui lutta contre la dictature de Banzer.
C’est à cette époque aussi que l’église vit une grande réforme qui aboutira sur la naissance de la théologie de la libération. Revendiquant l’église pour les pauvres et la relation idéologique christianisme – marxisme.
La faiblesse du gouvernement de Torres provoqua sa propre perte. Les secteurs de droite, entreprises privées, une grande partie des forces armées et le FSB et le MNR, s’associèrent pour réaliser le coup d’état qui se lança à Santa Cruz le 19 aout 1971, après plusieurs tentatives de coup d’état avortées. Le Général Banzer qui commandait le mouvement fut arrêté le jour même.
Peu à peu les militaires se rangèrent du coté de Banzer et le général Torres, ainsi que les autres membres du gouvernement, durent fuir en exil.
Le soulèvement dura deux jours lors desquels 98 personnes perdirent la vie et 560 furent blessées. Banzer prêta serment le 21 aout 1971 et ferma immédiatement les activités de la COB et des partis de gauche. Le nouveau régime sera particulièrement dur envers les universitaires qui lui résisteront.
________________________
Source:
José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001