En moins de deux jours le pays revint à la normalité. La tâche du nouveau Président Eduardo Rodriguez Veltze fut d’organiser les élections à venir. Il resta au pouvoir de juin 2005 à janvier 2006.
Le scandale de la destruction des missiles des forces armées
Lors de ce mandat se produisit le scandale de la destruction des missiles des forces armées. L’ambassade américaine, sous prétexte que les 30 missiles chinois que la Bolivie possédait depuis les années 90 pouvaient être utilisés à des fins terroristes, fit pression pour qu’on les lui remette afin qu’elle les démonte et les rendent inoffensives, puis qu'on les envoie aux États-Unis. Ce qui fut fait sans que le Président n’accepte quoi que ce soit.
Cependant lorsque l’opinion publique et la presse apprirent la nouvelle, les États-Unis furent obligés de les rendre, bien que déjà désactivés. Cela ouvrit la porte des accusations du MAS envers le président, le ministre de la défense et les membres du commandement militaire.
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Les élections de 2005
Pour les élections de 2005, les partis traditionnels avaient perdu beaucoup de leur popularité. De plus Evo Morales pour le MAS se présenta accompagné de Alvaro Garcia Linares, intellectuel, ancien membre du EGTK et qui représentait l’insurrection indigène, la recomposition de la gauche et l’association du syndicalisme cocalero et de guilde. Jorge Quiroga créa le Poder Démocratique et Social (Podemos), regroupant les restes des partis traditionnels et une droite entrepreneuriale. Le troisième candidat fut Samuel Doria Medina, ex-membre du MIR qui créa l’Unité National (UN).
Morales fut élu avec une majorité absolue avec 53,7% des votes. Ce fut la première fois de l’histoire bolivienne que quelqu’un qui représentait les indiens arrivait au pouvoir.
Dès son arrivée au pourvoir et grâce à sa majorité parlementaire, Morales approuva la convocation aux élections pour l’assemblée constituante qui élu 255 constituants et réalisa le Référendum sur les autonomies. 5 départements votèrent NON (La Paz, Oruro, Cochabamba, Potosi, Chuquisaca) et 4 OUI (Pando, Beni, Santa Cruz, Tarija).
Le 1 mai 2006 le gouvernement dicta le décret de « nationalisation » des hydrocarbures qui se basait sur le referendum de 2004 et la loi des hydrocarbures de 2005. Sur la scène internationale Morales montra ses affinités avec des Présidents tels que Chavez et Fidel Castro.
En 2006-2007, l’économie bénéficia des prix très élevés des matières premières. Le gouvernement racheta les raffineries Villaroel et Palmasola et l’entreprise de logistique des hydrocarbures, ainsi que de petits paquets d’actions de Andina et chaco, Entel et Transredes pour contrôler les entreprises.
À partir de 2007 le prix du panier ménager augmenta significativement (pain, riz, huile, viande et poulet).
Parmi les faits violents de cette période moururent 2 cocaleros dans des affrontements avec la FELCN. Un affrontement entre les coopérativistes et COMIBOL à Huanuni fit 16 morts. En janvier 2007 un affrontement violent entre cocaleros et citoyens de Cochabamba laissa 2 morts et une centaine de blessés. Les mobilisations ne cessèrent pas et les blocages, grèves, manifestations et ultimatums continuèrent.
Le gouvernement mena une campagne d’alphabétisation avec appuis cubain, impulsa le bon Juancito pinto de 200 bs. par an pour les enfants de primaire et éviter la désertion scolaire, il s’appropria le bonosol et le dénomma rente de dignité, élargissant le bénéfice à toutes les personnes de plus de 60 ans, il réglementa la loi INRA approuvée par Sanchez de Lozada et réparti l’argent reçu par Chavez (entre 20 et 30 millions de dollars par an) sans approbation du congrès ni inscription dans le budget de la nation.
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Source:
José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 7ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2008