L'Audience et chancellerie royale de La Plata de Charcas ou Audience de Charcas était le plus grand tribunal de la couronne espagnole dans la zone du Charcas et de la zone appelée plus tard Haut Pérou (la Bolivie d'aujourd'hui). Son siège était à La Plata ou Chuquisaca (Sucre). Et après l'Audience de Lima c'était la plus haute autorité juridique d'Amérique du sud.
Création de l'audience de charcas
L'audience fut créée par le roi Philippe II le 4 juillet 1559.
Les frontières finales de l'audience furent délimitées au nord par le Callao (Ayaviri et Asillo), les provinces de Sayabamba et Carabaya, au nord ouest par les provinces de Moxos et Chunchos et à l'est et sud ouest par les terres découvertes par Manso et Chavez ainsi que les juridiction de Tucuman, Juries et Diaguita. Au 17ème Siècle ces limites furent réduites, retirant de l'Audience de Charcas le gouvernement du Rio de La Plata.
Le littoral et une partie du Désert d'Atacama était Bolivien. Toute la juridiction de cette audience s'appelait "nouveau règne de Tolède"
Le pouvoir du Président de l'audience de Charcas était tellement élevé que plusieurs fois il y eut des conflits avec l'Église.
Société
Depuis les découvertes des mines de Porco et surtout de Potosi, l'économie de l'Altiplano se concentra sur l'exportation minière d'argent et d'or. Au 17ème siècle, cette économie se centre sur la ville de Potosi, Tolède installe la casa de la moneda pour frapper l'argent, et la ville impériale devient un grand centre urbain où les prix et la consommation augmentent spectaculairement. Cette ville monoproductrice nécéssitait pour elle seule la plus grande partie de la production agricole du pays.
Au niveau de l'industrie, le pays n'était pas encore très développé mis à part les obrajes qui fournissaient du tissus et des vêtements dans toute la région.
Il y avait deux classes sociales, la première composée des nobles espagnols, encomienderos, conquistadores propriétaires de terres et d'indiens. Dans cette classe se trouvait également les caciques à qui l'on accordait les mêmes droits que les espagnols. Et ensuite la classe soumise à la première: les indiens et les esclaves africains.
Du mélange des espagnols et des indiens naqui une classe métisse qui se dédia à l'artisanat comme la charpenterie, la cordonnerie, l'orfèvrerie, etc.
Le fils d'un indien et d'une espagnole était un métisse,
d'un espagnol et d'un africain un mulâtre, d'un indien et un africain un zambo, et le fils d'espagnols nés en Amérique, un créole.
Dès le début de la conquête les prêtres et religieux accompagnèrent les conquistadores afin d'évangéliser les indiens. Dès le début également l'on construisit des églises, des paroisses et des évèchés.
La classe supérieur amena en Amérique sa culture; la culture de l'espagne du 16ème siècle, soit de l'époque de la renaissance; du plateresque mélangé au gothique, au mujédar et à la renaissance Italienne.
La littérature de l'époque relate les faits de conquêtes et description des découvertes tant des terres que des cultures locales. Pedro Samiento de Gamboa fut chargé par le vice-roi de Tolède d'écrire l'histoire des Incas en 1572.
Les missionnaires apprennent les langues et écrivent des manuels comme le frère Tomás de San Martin qui écrit la première grammaire et vocabulaire du Quechua en 1570. La même année Enrique Garcés invente la procession de l'argent au moyen du mercure.
L'architecture des églises et villas est de style de la renaissance et par après vient le mudejar avec de magnifiques toits sculptés en bois.
La peinture est influencée par les apports des peintres flamands, avec des peintures vives et beaucoups de détails. Les maîtres peintres flamands, italiens et espagnols, souvent des religieux arrivèrent dans le Haut Pérou pour décorer les églises et les couvents. Le peintre le plus important de cette époque est l'italien et frère Bitti qui peint, entre autres, l'église de San Miguel de Sucre.
Au niveau de la sculpture c'est Tito Yunpanqui, un inca noble qui se dédie à la sculpture de figures religieuses, qui réalisa la fameuse vierge de copacabana. Vargas fut un autre grand artiste de l'époque qui se dédia à la dorure et la peinture.
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Source:
José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001