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Le Maréchal André de Santa Cruz et la confédération Pérou/Bolivie (1829-1839)
     
 

La décennie 1829 - 1839, sous le commandement du Maréchal Andrés de Santa Cruz, fut la période la plus importante de l'histoire républicaine bolivienne, une période de plein développement du pays où il fut extrêmement fort, bien dirigé et respecté dans le monde entier.

Cette période est aussi l'étape la plus brillante de la culture du 19ème siècle durant laquelle il y eut un déploiement des sciences, de la littérature et des arts, comme à peu d'autres époques de l'histoire bolivienne. Le mécénat du gouvernement et celui du Président en particulier participèrent fortement à ce développement. 

Santa Cruz accéda au pouvoir après l'abdication de Sucre, avec l'approbation totale de l'assemblée. 

Le pays sortait d'une période coloniale dont les institutions restaient présentes dans les esprits; l'église, le vice-royaume, l'audience, les taxes, le tribut du quinto real, et allaient continuer à influencer les moeurs jusqu'en 1880. C'est seulement à la fin du siècle que les politiques donneront un virage décisif permettant au pays de se préparer pour le XXème siècle. 

L'ancien système se fit ressentir particulièrement dans la zone rurale où, à travers les caciques, la couronne avait réussit à s'imposer. Les caciques étaient puissants dans ces régions et contentaient l'état en payant le tribut qui était la principale source de revenus du pays. 

Le pays avait atteint l'indépendance avec une superficie de plus de deux millions et demi de Km2. Cependant parmi les libérateurs se trouvaient deux partis, les ambitieux, qui, ayant gagné la Bolivie, ne désiraient pas s'arrêter là et voulaient encore étendre le territoire pour reconstituer l'ancien Tahuantinsuyo, et les autres qui se contentaient de ce grand territoire. 

Le gouvernement de Santa Cruz (1829-1839)

Le Maréchal de Santa Cruz était Président du Pérou en 1828, lorsque Sucre abdiqua de la Présidence bolivienne, laissant le pays sans gouvernement. La situation en Bolivie était tellement grave que le Général José Miguel de Velasco, qui occupait provisoirement la Présidence, décréta la dissolution de l'assemblée, appelant le Maréchal Sucre à assurer la Présidence à travers un congrès constituant et déclarant que sa présence au pouvoir était "désirée par tous les boliviens". Et le 24 mai 1829 Santa Cruz jura solennellement sa charge devant le préfet de La Paz. 

Le problème premier fut de réorganiser le pays qui était totalement déboussolé par l'abdication de Sucre, les invasions de Gamarra depuis le Pérou, et le désastre économique produit par le paiement de l'armée libératrice. 

Le pays comptait alors un million d'habitants dont 750 000 quechua et aymaras. 

Santa Cruz transforma rapidement le pays. Tout d'abord il nomma les ministres des haciendas, de la guerre, du gouvernement et des relations extérieures. Il fit une nouvelle constitution où le Président pouvait être réélu quatre nouvelles années. Il imposa le catholicisme comme unique religion et favorisa la désignation de nouveaux évêques. 

Il nomma une commission qui dota le pays d'un Code, le premier approuvé par toute la nation. Ces codes furent le Code civil (1831), Pénal (1831), de Procédures (1831), du Commerce (1834), et de la Mine (1834). Le nouveau code était basé sur le rationalisme français, garantissant le libéralisme, la propriété et le droit de chaque citoyen. 

Santa Cruz créa et réglementa l'armée et la garde nationale. La nouvelle armée sécurisait le pays particulièrement face aux attaques du Général Gamarra. Il modernisa la milice et créa un tribunal militaire avec des sanctions très sérieuses. La Bolivie devint alors un exemple pour ses voisins. 

En 1831, on promulgua la nouvelle constitution avec 154 articles qui fut la deuxième après la bolivarienne de 1826. Pendant le gouvernement de Santa Cruz, se créa la court supérieure de Cochabamba et au niveau administratif le département de Tarija. 

Le saviez-vous?

Au niveau cérémoniel, Santa Cruz fut le premier Président qui utilisa comme insigne du pays la médaille que le libérateur donna au pays dans son testament qui, encore aujourd'hui, sert les présidents depuis le mandat de 1839.

Au niveau international Santa Cruz eut de très bonnes relations, autant avec les pays d'Europe tels que l'Angleterre et la France, qu'avec les États-Unis et ses pays voisins, sauf à la fin de sa présidence. 

Au niveau économique il établit une politique protectionniste au niveau du commerce et petit à petit, à mesure que l'économie se stabilisait, il s'ouvrit plus au libre-échange.

Pour améliorer la mauvaise posture du secteur minier, il lança un nouveau système de travail; le travail volontaire des mineurs. Il relança l'exploitation du cuivre qui avait été abandonnée et établit de nouvelles mines sur le littoral qui fonctionnèrent jusqu'en 1835. Il investit également dans l'exploitation de l'or et lança sur le marché les pièces de monnaie en or.

Pour inciter l'industrie de la mine au commerce Santa Cruz créa quatre banques à la Paz, Chuquisaca, Oruro et Potosi. Cela supprima quasi totalement la contrebande de métaux. La banque de Potosi fut la première crée sous le nom de "banque de circulation". 

Sa politique protectionniste taxa, voir interdit, les produits importés qui pouvaient nuire au marché intérieur tels que les tissus. Il taxa également les produits nationaux; les liqueurs entre 10 et 30%, la coca et le vin de 4% et le sucre de 3%.  

Afin de générer du travail et d'améliorer la qualité de l'unique port qu'avait le pays à Cobija (sur la côte pacifique), on prescrit une taxe minimale de 5% sur les articles de luxe, et de 10% sur le coton. Le bétail quant à lui n'était pas taxé. 

Au niveau des terres, on déclara les Caciques propriétaires des terres qu'ils possédaient depuis au moins dix ans. 

La confédération Pérou-Bolivie

L'unification du Pérou et de la Bolivie était le fantasme de beaucoup de boliviens et de péruviens. C'est pour ce motif, par exemple, que Gamarra essayait d'envahir la Bolivie en 1828, et une deuxième fois en 1848. 

C'était aussi le désir du Maréchal Santa Cruz. Les réformes et les réalisations atteintes en Bolivie par Santa Cruz, l'encouragèrent à remettre, en 1835 son vieux projet au gout du jour.  

La situation interne du Pérou poussa son Président, José Orbegoso, à demander au Président Bolivien de l'aider.  Le Pérou était alors divisé entre trois gouvernements qui se disputaient le pays; le Président légitime, Orbegoso, qui dominait le nord du pays, le Général Felipe Santiago Salaverry qui contrôlait le centre et Gamarra au sud.

Santa Cruz intervint avec une armée bien équipée, traversant le fleuve Desaguadero et dans la bataille de Yanacocha vaincu Gamarra le 13 aout 1835. Gamarra fuit et fut exilé au Costa Rica.

Salaverry, de son coté, attaqua et démantela le port de Cobija. Santa Cruz occupa Arequipa et, le 30 janvier 1936, vaincu Salaverry dans la bataille de Socabaya. Il captura le jeune Général et le fusilla le 18 février 1836.

Santa Cruz fut le grand vainqueur et décida de faire la confédération des deux pays. Il divisa le Pérou en deux; un état du nord avec comme capitale Huara et un autre au sud avec comme capitale Sicuani, tandis que la Bolivie restait unie. Il réunit en chacun des trois états un conseil et en 1836 les trois états approuvèrent la confédération avec à sa tête Santa Cruz. Cependant on critiqua fortement Santa Cruz qui favorisait le Pérou et la Bolivie restait réticente à cette confédération. 

Au niveau militaire ce fut l'apogée de l'histoire républicaine bolivienne. Les triomphes des armées boliviennes ou confédérées face au Pérou, au Chili et à l'Argentine n'eurent pas leur égal les années suivantes. Entre 1834 et 1839 la succession des lauriers militaires fut ininterrompue. Cependant cette apogée allait se terminer avec la guerre contre le Chili.

Guerre contre le Chili et la fin de la confédération.

Le ministre chilien Diego Portales, se rendit compte du danger de la construction d'une confédération péruvo-bolivienne pour son pays. Il convainquit le gouvernement chilien d'entrer en guerre. Ce dernier envoya une armée par la mer commandée par le Général Blanco Encalada qui se concentra sur la prise d'Arequipa. Santa Cruz vainquit cette première attaque. Il laissa ce qui restait de l'armée chilienne et de son commandant rentrer chez eux en échange d'un compromis pour la paix, qui ne fut pas tenu. 

Le Président Prieto du Chili, ne lâcha pas son objectif de détruire Santa Cruz et la confédération. Il rassembla une nouvelle armée avec le Général Bulnes et 5400 hommes. Après plusieurs essais de paix infructueux, Santa Cruz dût affronter les chiliens, le 20 janvier 1839. Ces derniers gagnèrent la bataille, laissant les troupes de Santa Cruz très affaiblies. Le Président bolivien réussit à fuir jusqu'à Lima. 

Chute de Santa Cruz

C'est alors que commença le soulèvement contre Santa Cruz, organisé par Velasco, vice-président de Santa Cruz. Santa Cruz dût renoncer au gouvernement et s'exiler en France. Plus jamais il ne retournera en Bolivie. 

La chute du gouvernement de Santa Cruz et de la confédération dans la bataille de Yungay et les révolutions commandées par José Ballivian à la Paz et José Miguel de Velasco à Tupiza, confirmèrent la nouvelle nation dans sa condition d'unique et indépendante

En 1939 on convoqua l'assemblée constituante pour approuver une nouvelle constitution qui confirma le Général Velasco comme Président mais refusa que Ballivian soit le vice-président. Cette nouvelle politique fut nommée "la restauration". 

Ballivian frustré monta un coup d'état à La Paz contre le pouvoir exécutif. Le Président Velasco sorti avec ses troupes de Sucre afin d'étouffer la rébellion. Ballivian, sans partisans fut contraint de se refugier à Tacna. (Pérou). Cependant Velasco perdit de sa popularité et fut démis le 10 juin 1841.

Alors que le pays se trouvait sans gouvernement, Gamarra entrait une nouvelle fois en Bolivie pour encore une fois vouloir annexer la Bolivie au Pérou. Pour en finir avec Gamarra, Velasco et ses 1200 hommes à cheval, oublièrent leurs vieilles rancunes et se mirent sous les ordres de Ballivian pour défendre la République.

Les deux armées se rencontrèrent à Ingavi. Gamarra perdit le combat et la vie dans cette bataille qui scella la séparation définitive de la Bolivie et du Pérou. 

Suite de l'histoire: le gouvernement de Ballivian

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
 

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