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Les dictatures d'après la guerre du Chaco (1935-1952)
     
 

La guerre, qui avait fonctionné sur un système de classe où les aymaras et quechuas étaient envoyés droit à la mort et où la corruption et l’inefficacité du commandement étaient monnaie courante, avait fait prendre conscience de l’existence d’une classe paysanne ayant acquis des droits sur le champ de bataille.

À la fin du conflit, alors que le traité final n’était pas encore signé, on rétablit les relations diplomatiques avec le Paraguay et petit à petit revinrent les prisonniers de guerre.

La situation économique était catastrophique ; les dettes de guerres en plus de l’inflation fulgurante dévaluèrent la monnaie bolivienne. Le recrutement intense qui avait été fait dans les campagnes produisit une chute en flèche de la production agricole tellement forte que la Bolivie dut importer des pommes de terre de Hollande. Heureusement le retour des prisonniers rééquilibra la production.

D’autre part le conflit avait eu lieu loin des centres économiques du pays qui ne furent donc pas directement affectés par la guerre. Le pétrole menacé dans la guerre ne fut pas non plus affecté.

La nouvelle orientation idéologique tournée vers les travailleurs se devina à travers l’approbation du code du travail et la syndicalisation obligatoire.

En octobre 1936 on dicta le décret de reconnaissance des droits civils de la femme qui lui permettait « d’exercer une profession et industrie licite, d’occuper des charges et emplois qui ne demandaient pas plus que l’aptitude ».

Cependant on ne lui donnait toujours pas le droit de vote qui ne sera reconnu qu’en 1946 pour les municipales et uniquement aux lettrées. Le droit de vote sera totalement reconnu aux femmes en 1952.

La standard Oil était accusée de ne pas avoir aidé la Bolivie dans le conflit du Chaco et d’exporter clandestinement du pétrole en Argentine et au Paraguay. De plus elle n’avait pas accompli ce qui avait été convenus dans le contrat (construire des puits et produire un minimum de 300 barils  par jour). Cela aboutit sur la nationalisation de l’entreprise ; la première de l’histoire de la Bolivie. La seule consolation que reçu la multinationale fut le paiement de 1,7 millions de $ bien plus tard, sous le gouvernement de Peñaranda.

À la moitié des années 30 naquit le ministère des mines et du pétrole, d’une part à cause de la nationalisation du pétrole et d’autre part à cause du rôle économique important que continuait à jouer l’industrie minière. 

Le gouvernement créa la banque des mines, afin d’offrir des crédits aux mineurs et favoriser la commercialisation des minéraux. À cela s’ajouta la révision des impôts de la mine et l’impôt sur la plus-value.

Le 21 décembre 1936 on créa la Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos (YPFB, Gisements Pétrolifères Fiscaux Boliviens) qui se renforça avec la nationalisation de la Standard Oil et se développa jusqu’à influencer l’économie à partir des années 50.

Naissance de nouveaux partis politiques

L’après seconde guerre mondiale amena la confrontation de trois systèmes politiques ; le capitalisme démocratique d’Europe, le communisme soviétique et le fascisme allemand, italien et japonais. Qui seront également présents en Bolivie.

En Amérique Latine il y eut également de nombreux changements ; comme le péronisme en Argentine (1943-1955), Getulio Vargas au Brésil (1930 – 1945), l’aprisme et le mariateguisme au Pérou ; des expressions populistes et nationalistes, proches du fascisme ou liées au marxisme et à l’indigénisme.

L’explosion idéologique post guerre fit naitre une multitude de partis politiques; le Parti ouvrier, le Parti des travailleurs, le Parti communiste (clandestin), le Parti National Révolutionnaire de Bolivie, un nouveau Parti socialiste, l’organisation Beta Gama et la confédération Socialiste Bolivienne, le Parti Socialiste Ouvrier de Bolivie, liés entre eux et avec la FOT.

Ces petits partis donneront naissance à de plus grands, début des années 40 comme la Marxiste (PIR), la Trotskiste (POR) et la Nationaliste (FSB et MNR).

Les trois partis traditionnels (libéraux, républicains socialistes et républicain radicaux), en décadence s’allièrent à travers un pacte appelé la « concordance » signé le 22 mars 1939 et qui leur permit de survivre au pouvoir dans les années 40.

La tendance étatiste et le changement structurel du secteur agraire furent deux bannières importantes de toutes ces organisations.

Dans ce contexte la participation d’officiers de l’armée et de l’institution en elle même en politique changèrent les rapports de force et donnèrent aux uniformes un rôle prépondérant dans la politique du pays.

Les dictatures d’après guerre du Chaco

Après la chute de Tejada, le colonel David Toro prit la tête du pouvoir grâce à l'aide de German Busch en 1936 mais en 1937 ce dernier reprendra le pouvoir.

Busch gouverna en rupture avec les partis traditionnels (qui s’allièrent alors à travers la concordance) et avec les socialistes. Sa première action fut de changer la constitution du pays. Pour cela il invoqua des élections en mars 1938 auxquelles se présentèrent le Front Unique Socialiste et le Parti Républicain Socialiste, les radicaux et les libéraux s’abstinrent. Le premier parti gagna et élu Busch président.

Au niveau économique l’inflation crut encore. Heureusement, à cause de la guerre et de la forte demande en textiles et en aliments qui en découlèrent l’industrie du pays s’était développée.

Le 24 avril 1939 Busch se déclare dictateur et c’est alors qu’il va accomplir les changements les plus importants de son administration.
Il fit un nouveau code du travail approfondissant quelques mesures favorables aux travailleurs, nationalisa complètement la banque centrale et il approuva le code de l’éducation dont le but était l’école unifiée. Il arrêta Hochschild pour trafic de passeports boliviens pour la communauté juive, ce dernier fut condamné à mort puis gracié.

Le Saviez-vous?

En 1938 le gouvernement envoya une délégation aux jeux sportifs bolivariens de Lima. La Bolivie gagna alors son premier match de foot international contre le Venezuela (3-1) et Julia Iriarte gagna les courses de vitesse et de saut.

C’est le gouvernement de Busch qui décida de créer le département de Pando, dans le nord du pays afin de le faire exister et de le développer. Le 24 décembre 1938, se créa le nouveau département sous le nom de l’ex Président José Manuel Pando qui avait été un des plus grands explorateurs et défenseurs de la zone. Cobija sera déclarée capitale départementale le 29 septembre 1945.

La constitution de 1938

Dans cette constitution d’importants principes de la constitution bolivariste de 1826 furent changés. Ces changements furent inspirés de la constitution mexicaine de 1917 et le droit « sacré » de propriété privée, effigie du libéralisme, fut limité. La propriété était dès lors vue comme un droit social en lien direct avec son utilité pour la collectivité. L’état devenait le grand responsable de la société, obligé d’éduquer et garantir la santé de ses citoyens.

Lors de la seconde moitié des années 30 les grands industriels miniers étaient très puissants et influençaient grandement le pays. Cependant la production souffrait de la crise de 29, des restrictions de production du Conseil International de l’Étain et de la loi des gisements qui donnaient moins de minéraux fins par tonne extraite.

Le 7 juin 1939 Busch décréta que 100% des devises obtenues par exportation minière devaient être données à l’État afin qu’il les change en monnaie nationale. Le gouvernement pouvait ainsi jouer avec la différence du change et multiplier trois ou quatre fois les revenus fiscaux.

De plus il avait augmenté les impôts jusqu’à 25% sur la valeur des exportations. Cette politique fut très bénéfique pour le trésor et marqua le point le plus dur des relations gouvernement-entrepreuneurs miniers depuis l’ascension de l’étain du début du siècle. Ce fut aussi une des raisons qui motiva le pouvoir du super-état à forcer un virage politique après la mort de Busch qui se suicida le 23 aout 1939.

Carlos Quintanilla, commandant en chef de l’armée, prit la suite de Busch. Quintanilla était une opportunité en or pour les partis traditionnels et les industriels car plus flexible que Busch. Très vite deux décrets furent approuvés; le premier du 28 septembre 1939 autorisait la libre exportation et le deuxième, le 10 octobre 1939, annula le décret sur les devises. Le pays revint dans les griffes du parti libéral.

En 1940 on invoqua des élections. Deux candidats se présentèrent ; le généra Enrique Peñaranda pour la droite (les libéraux et l’armée) et Antonio Arze pour la gauche.

Peñaranda gagna les élections mais la gauche gagna beaucoup de sièges au parlement ce qui rééquilibra la balance.

Les parlementaires réclamaient la nationalisation des trains, ce qui ne leur fut pas concédé. La censure de la presse fut réappliquée. Après le triomphe de la gauche dans les élections parlementaires de 1942, et les évènements de Catavi, le gouvernement utilisa à nouveau la répression.

 Le massacre de Catavi

Le gouvernement de Peñaranda déclara toutes les mines sous contrôle militaire, argumentant que la nécessité d’approvisionnement des alliés nécessitait ordre social et sécurité dans ce secteur de production.

Les réclamations salariales d’Uncia, Catavi et Siglo XX avaient déjà commencé en 1941. Une demande d’augmentation de Catavi et Siglo XX aboutit sur une grève générale qui commença le 14 décembre 1942. En réponse à la grève, le gouvernement envoya l’armée. Après plusieurs jours de tensions, conversations, menace de violence et intransigeances du gouvernement et de l’entreprise, le 21 décembre, les troupes tirèrent une première fois sur un groupe de femmes qui menaçait d’entrer à Catavi pour apporter des vivres et, une deuxième fois, sur une manifestation de protestation à cause du premier tir.

200 militaires et trois officiers tirèrent sur une manifestation de plus de 7000 travailleurs, hommes, femmes et enfants. Plus de 20 personnes perdirent la vie et une centaine furent blessées.

Ce massacre marqua un point de changement dans la vie politique et sociale du pays. L’interpellation des députés du MNR, particulièrement de Paz Estenssoro, fut un vrai tremplin pour mettre le MNR dans une position de grande sollicitation populaire. Catavi impulsa définitivement le mouvement ouvrier et détruisit définitivement l’image des grandes entreprises minières.

Au niveau international, la seconde guerre mondiale et la participation nord américaine dans la guerre obligèrent le pays à prendre position. Le lien des grands industriels avec l’économie occidentale positionna assez clairement le pays avec les États Unis.
C’est à ce moment que la Standard Oil en profita pour demander une indemnisation pour la nationalisation qu’elle avait subit.

En 1942 la Bolivie rompit ses relations avec le japon et l’Allemagne. Le Président voyagea aux états unis et dans différents pays d’Amérique Latine. C’est la première fois qu’un Président entreprenait un voyage de cette nature.

Le plan Bohan

C’est aussi à cette époque qu’une mission nord américaine, présidée par Marvin Bohan, vint en Bolivie afin de développer un nouveau plan économique ; la première proposition de diversification économique. Ce plan était basé principalement sur le développement du système agraire, désignant Santa Cruz comme un secteur de grande potentialité de croissance économique. Le plan déterminait les aires de production, les produits agricoles de consommation de base et évoquait la nécessité d’une infrastructure de communication qui devait commencer par la construction de la route Cochabamba-Santa Cruz.

Le PIR (Parti de Gauche Révolutionnaire) fut créé à cette époque par José Antonio Arze et Ricardo Anaya. Arze fut une grande figure du marxisme bolivien et une grande référence quant aux idées communistes, sympathisant de la révolution soviétique et de l’influence du parti communiste de ce pays. Le PIR fut le parti le plus influent de la gauche des années 40. Il propulsa la révolution démocratico - bourgeoise comme premier pas vers le socialisme, la réforme agraire et, moins clairement, le contrôle de l’état sur les revenus de l’industrie minière. Il s’allia avec les secteurs traditionnels contre le gouvernement de Villaroel.

Le coup d’état de 1943

La création de loges militaires après la guerre du Chaco, reflète l’esprit de mécontentement et de conscience de changement qu’acquirent les jeunes officiers au front. Les loges militaires les plus influentes de ces années furent la « Santa Cruz » (publique) et la RADEPA (Raison de la patrie, secrète). Ces loges se basaient sur les principes idéologiques tels que la nécessité de moralisation du pays, la discipline stricte et la nécessité d’imposer de l’ordre. Elles sympathisaient avec le modèle nationaliste allemand.

La RADEPA et le MRN firent un accord secret alors que le mécontentement du parlement, dû à la censure du gouvernement, décrédibilisait Peñaranda. Les conséquences du massacre de Catavi terminèrent de faire tomber le gouvernement. En décembre le Président convoqua des hauts officiers à des réunions d’analyses au palais du gouvernement, tentant de négocier son séjour au pouvoir.

 

Mais c’était trop tard, le 20 décembre 1943 Peñaranda fut fait prisonnier et envoyé en exil. Le palais fut pris très vite et Gualberto Villarroel se fit Président. Le nouveau gouvernement qui prit place au palais brulé était le fruit de l’alliance de la RADEPA de Villaroel et du MNR de Paz Estenssoro, qui avaient tout deux une image forte pro nazi.

Villaroel continua les mesures économiques du plan Bohan avec des financements extérieurs et fit construire le pipe-line Camiri-Cochabamba et la première raffinerie importante de pétrole à Valle Hermoso (Cochabamba).

Continuant le travail de Busch il demanda l’approbation de la nouvelle constitution et la constitutionnalisation du Président de fait.  Le MNR gagna la majorité, le PIR gagna aussi une importante représentation. Franz Tamayo fut élu Président de l’assemblée. Le 6 aout 1944 le congrès élu Villaroel Président de la république.

Le premier congrès indigène de 1945

La première reconnaissance de l’état envers les indiens du pays vit le jour à travers cette initiative organisée par des dirigeants paysans.

En mai 1945 une grande marche de paysans arrive à La Paz et le 13 mai se fait le congrès. Dans cette rencontre on abolit tous les systèmes esclavagistes datant de la colonisation, on autorisa la libre circulation des indiens dans les rues des villes, mais on ne changea rien au régime de la terre. 

Ce fut un succès fondamental de reconnaissance d’une majorité que l’état n’avait jamais écouté dans le passé.

Entre le 3 et le 5 juin 1944 eut lieu un congrès de mineur à Huanuni dans lequel se créa la fédération syndicale des travailleurs mineurs de Bolivie (FSTMB), ancêtre de la FOB. Cette puissante organisation fut un important instrument de pouvoir syndical qui mobilisa les travailleurs jusqu’en 1985.

L’administration de Villaroel fut très violente. Les idées radicales de le RADEPA qui agissait avec un tribunal secret et indépendamment de la justice officielle donnèrent lieu à de nombreuses injustices et bains de sang. Les victimes principales étaient les fonctionnaires, politiciens et économistes au service des entreprises minières. Mauricio Hochschild fut séquestré et libéré après les efforts du Président lui-même.

La conspiration contre le gouvernement de 1944 à Cochabamba et Oruro en 1944, menée par le colonel Ovidio Quiroga, se termina par l’envoi de troupes depuis la Paz qui dérouta l’attentat et assassina 10 insurgés.

Cependant l’insurrection, s’alliant aux masses populaires, aux cheminots, aux constructeurs, aux banquiers et surtout aux universitaires et étudiants, prit le dessus. Le PIR se converti en moteur de l’agitation syndicale.  Le 15 juillet ils appelèrent à la grève générale. Le 20 Villaroel se défit du MNR et nomma un cabinet militaire. Le 21 les insurgés prirent la place Murillo et à midi Villaroel signa son renoncement. Mais un groupe d’activiste attaqua le palais et assassinat le Président et ses collègues proches. Le corps du Président fut jeté par le balcon et pendu sur la place à coté de ses compagnons d’infortune. Son corps fut ensuite maltraité par la foule en furie. Ce fut une image forte que la Bolivie n’oubliera jamais.

En 1946 Tómas Monje Gutierrez prend le pouvoir, appuyé par les partis traditionnels et le PIR.

Le 27 septembre 1946 Luis Oblitas, officier retraité qui avait admonesté le Président Monje, fut battu et envoyé à la prison. Une masse de gens manifesta pour sa libération ainsi que la libération d’autres prisonniers politiques. Ils furent tous trois trainés jusqu’à la place Murillo où ils furent pendus au même poteau que Villaroel.

Le pays avait augmenté excessivement la bureaucratie de l’état (de 6000 à 26000 en seulement 15 ans), l’armée prenait une partie excessive du budget national (40%) et l’économie commençait à souffrir du déclin du secteur minier dans lequel on investissait plus.

En 1947 on appela de nouvelles élections afin d’un coté d’en finir avec le MNR et d’un autre coté avec le vieil ordre des militaires progressistes type Toro, Busch et Villaroel. Enrique Hertzog du PURS fut élu avec une petite majorité.

Ce gouvernement dû affronter la constante menace du secteur ouvrier et minier ainsi que celle du MNR. L’orientation officielle du gouvernement était clairement favorable aux grandes entreprises, surtout par rapport à la politique salariale enlevant aux salariés leur pouvoir d’acquisition alors que le processus inflationniste de la crise suivait son cours.

Parmi les œuvres publiques on termina la route Cochabamba-Santa Cruz, la ligne de chemin de fer Villamontes-Yacuiba, l’édifice central de l’UMSA (université de La Paz), et on commença à construire l’hôpital Obrero (ouvrier). Durant les deux ans et demi de cette gestion, la crise politique fut permanente et fut la préoccupation principale du Président.

Les élections parlementaires de 1949 remirent le MNR dans le jeu de quilles et fut le détonateur de la crise de l’exécutif qui obligea Hertzog à démissionner, le 22 octobre 1949.

 LA RÉBELLION DE 1947

Après la guerre du Chaco, les grèves dans les haciendas étaient fréquentes. Une de ces grèves dégénéra en soulèvement général dans plusieurs départements du pays (Chuquisaca, Potosi, Oruro, Cochabamba et La Paz).

Les insurgés prirent les haciendas de manière violente et parfois, tuèrent les patrons. Le mouvement dura quelques semaines et le gouvernement utilisa ses forces militaires, créant une police rurale et même aérienne pour suffoquer l’action des indigènes.

Des centaines de meneurs furent arrêtés et envoyés dans les régions tropicales afin d’aller coloniser ces terres. On ne sait pas vraiment évaluer le nombre de participant mais cette action fut massive et durement réprimée.

Entre 1925 et 1950 l’église bolivienne, jusqu’alors opposée au gouvernement, se réveille. Apparaît l’Action Catholique Bolivienne qui recrute des personnes de grande qualité spirituelle et haut placées dans la société. Nait également la jeunesse ouvrière catholique, la jeunesse étudiante catholique, etc. afin de revitaliser les groupes de jeunes qui petit à petit travaillent à la reconversion du pays. Se fonda le journal catholique « Présence » en 1952 qui sera le plus important des années 70-80.

Mais une scission se produisit au sein de l’église entre les étrangers et les nationaux. En plus de cela vinrent de plus en plus de confessions chrétiennes non catholiques (évangélistes) qui arrivèrent en Bolivie au 19ème siècle. Mais cela n’altéra pas la majorité catholique de la population (95%) jusqu'à la fin des années 80.

Mamerto Urriolagoitia 1949 – 1951

Hertzog laissa le pouvoir à Urriolagoitia en mai 1949. Urriolagoitia n’eut pas de compassion ni pour les travailleurs ni pour l’opposition. Il commença par  congeler les salaires et interdit la fermeture de fabrique, autorisant seulement une réduction des emplois. Les grèves de différents secteurs se multiplièrent et lança l’état de siège dans tout le pays. Au cours de son administration il y eut 4 attentats révolutionnaires du MNR et autres partis en plus de la guerre civile. On exila de nombreux dirigeants politiques.

C’est sous son administration de l’on réalisa le recensement de 1950 où l’on enregistra 3 019 031 habitants en Bolivie.

Au niveau international le Chili proposa à la Bolivie un corridor de 12 km de large au sud d’Arica en échange des eaux du lac Titicaca et du lac Popoo. Cette proposition fut refusée par le gouvernement Bolivien.

En 1951 on réajusta à 30% les salaires de l’administration publique alors que se maintenaient les mêmes salaires dans le secteur minier toujours contrôlé par les grandes entreprises minières. La production de l’étain déclina malgré l’élévation des prix internationaux. L’inflation continua malgré un essai infructueux de l’état de contrôler les prix.

En mai 1949 à cause d’une grève générale se produisit un sérieux conflit dans les mines de Siglo XX de Patiño. Le gouvernement menaça d’arrêter plusieurs dirigeants. En réponse les mineurs prirent deux employés étrangers qu’ils tuèrent. La réaction officielle fut l’intervention militaire et la tuerie de nombreux mineurs. Ce fait est connu aujourd’hui sous le nom de Massacre de Siglo XX.

Le 27 aout 1949 se produisit un soulèvement conduit par le MNR dans quatre villes du pays. En quelques jours on créa un gouvernement parallèle à Santa Cruz sous la Présidence d’Edmundo Roca de l’Action Ouvrière, incorporée au MNR. Les révolutionnaires contrôlaient plus de la moitié du territoire, en particulier Santa Cruz et Cochabamba. Se produisirent des affrontements armés très sérieux dans plusieurs villes du pays. On proclama Paz président et Roca vice Président. Urriolagoitia envoya des troupes militaires qui reprirent Cochabamba et Santa Cruz. Les mines furent prises par les travailleurs qui déclarèrent la grève générale. Le 14 septembre le gouvernement reprit le contrôle de tout le pays. Le 15 beaucoup d’insurgés de Santa Cruz abandonnèrent la Bolivie.

Tout ce soulèvement, le plus important depuis 1880, n’était pas seulement pour un changement de pouvoir mais surtout pour un changement général dans le pays qui ne venait pas.

Ces soulèvements firent perdre tout l’appui de la clase moyenne et votante aux partis traditionnels au pouvoir. La popularité du MNR grandit et, dans un climat très tendu avec des libertés restreintes, on vota le 6 juin 1951.

Le MNR gagna les élections. Mamerto Urriolagoitia, au lieu de rendre le pouvoir, décida de faire un auto-coup d’état en donnant le pouvoir à la junte militaire. Ce fait sera connu sous le nom de « mamertazo ».

Le gouvernement militaire fut présidé par le Général Hugo Ballivian Rojas et marqua la fin d’une étape historique. L’armée reçu le gouvernement à un moment d’écroulement politique et d’incapacité des classes traditionnelles dominantes d’offrir des alternatives viables. Le pays était encore en pleine rébellion et manifestation, le gouvernement déclara l’état de siège.

Le 9 avril 1952, l’opposition, menée par MNR et suivie par le peuple lance la révolution et prend le pouvoir le 11 avril 1952

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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