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Les républicains et le pétrole
     
 

L'après première guerre mondiale marqua le début du déclin de l’empire anglais dont influence économique diminua en Amérique du Sud en faveur des États-Unis. Les conséquences de la dépression mondiale furent fortes sur l’économie Bolivienne car monoproductrice et sans épargne interne. À cette époque elle contracta un fort endettement qui aura de fortes conséquences sur les décennies suivantes.

Cette époque se caractérise également par les mouvements sociaux; la structuration d’un mouvement syndical organisé et la croissance du nombre de travailleurs apportèrent des revendications sérieuses qui émergèrent sur des évènements tels que le massacre d'Uncia en 1923. De la même manière les peuples aymaras et quechuas organisèrent des mouvements de rébellions presqu’aussi grands qu’au temps de Zarate Willka.

Bautista Saavedra

L’assemblée gouvernementale

Après le coup d’Etat de 1920, Bautista Saavedra, du parti républicain fut élu président du gouvernement transitoire.

L’assemblée qu'il convoqua prit de nouvelles mesures importantes comme l’annulation du mariage civil pour les indiens et la création d’une commission chargée de créer des lois sociales pour les ouvriers. On décida de garder la constitution de 1880 avec comme seule modification l’annulation de la deuxième vice-présidence.

Dès les débuts de son gouvernement le parti républicain de désunit. Saavedra fut élu Président et Salamanca, son concurrent créa le 28 janvier 1921 le « parti Républicain authentique » mais sans avoir des idées vraiment différentes ni du républicanisme ni du libéralisme.

Saavedra, tout comme Arce pour les conservateurs et Montes pour les libéraux, est l’emblème des Républicains.

Né à Sorata en 1870, il étudia le droit et devint avocat à La Paz. De caractère fort et dynamique il fut professeur des universités, sociologue et diplomate. Il fit partie du parti constitutionnel d’Arce, travailla dans les archives de Séville sur le passé colonial, fut ministre de l’instruction de Villazón, député national et sénateur quand il militait pour le libéralisme.

Il fonda le parti républicain en 1915 et devint président alors qu’il avait 50 ans. Il gouverna jusqu’en 1925.

Il écrivit deux œuvres importantes ; La démocratie dans notre histoire et El ayllu. Il fut exilé et mourut au Chili le 1er mai 1939.

Son gouvernement fut perturbé par des soulèvements organisés par ses détracteurs. Il les réprima d’une main de fer et malgré cela il développa d’importantes œuvres.

Dès son arrivée au pouvoir il créa la Garde Républicaine, un groupe paramilitaire qui répondait directement à ses ordres car il n’avait pas confiance en l’armée.

Il instaura le vote obligatoire et ouvrit la liste aux minorités en établissant une liste (incomplète) pour le vote des députés.

La dépression économique mondiale affecta profondément la Bolivie, générant une récession en 1920-1924 qui eut des conséquences sur la production globale et obligea le gouvernement à prendre des mesures en appelant au crédit international de 33 millions de dollars avec une banque nord américaine.  

Avec cet argent le gouvernement pallia le déficit fiscal, paya la dette externe antérieure et put construire de nouvelles infrastructures, des lignes ferroviaires et des routes. En continuant avec l’impulsion donnée par les libéraux on termina les lignes Atocha-Villazón et Villazón-Tupiza, ainsi que Santa Cruz–Yacuiba et La Paz-Béni. Face au développement automobile on construisit également de nombreuses routes.

Escudo de armas o emblema de la FAB.JPGLe 7 septembre 1923 on créa l’École militaire d’Aviation Bolivienne.

En éducation le ministre Ricardo Jaimes Freyre plantait la nécessité d’une éducation théorico-pratique. Tout enfant devait sortir de l’école primaire devait savoir un métier technique et, en sortant du secondaire, une profession.

C’est aussi à cette époque que l’état reçu la résidence de Posnansky, intellectuel et militaire d’origine autrichienne, pour créer le Musée National de Bolivie. La célébration du premier centenaire de la République se fit sobrement à Sucre le 6 aout 1925 à cause du climat anti - gouvernemental régnant.

Le mouvement ouvrier

Au cours du 19ème siècle la Bolivie vécu un processus de modernisation grâce aux nouvelles technologies tels que les chemins de fer, l’électricité, le télégraphe, le téléphone, la radio et des infrastructures sanitaires de base dans certaines grandes villes (égouts, eau potable). Cette modernisation créa également une brèche plus importante entre les classes urbaines et privilégiées et les classes rurales, sans accès à ces nouvelles technologies.

À partir des années 20 commence à surgir une classe moyenne urbaine composée d’artisans, de commerçants et de fonctionnaires publics qui ont une grande influence sur les politiques car ils ont le droit de vote.

cobLa classe prolétaire, générée par la modernisation, renforce le mouvement ouvrier qui prend forme à travers la Fédération Ouvrière du Travail (FOT), l’ancêtre de l'actuelle COB. Les revendications d’alors concernaient les conditions de travail et n’étaient pas encore inspirées des idées marxistes. Le parti socialiste, créé en 1914 se consolida en 1919 et, avec un discours alors modéré, se confondait avec la Fédération.  La FOT s’organisa dans les principales villes ouvrières de l’altiplano; La Paz, Oruro, Potosi et Uyuni, regroupant les travailleurs électriciens, techniciens des tramways, hôteliers et les diverses guildes. Le secteur le plus puissant fut le secteur ferroviaire qui s’organisa sous l’impulsion de Hector Borda.

Les revendications les plus fortes furent la réclamation de la journée de 8 heures, la sécurité dans le travail, et la reconnaissance de la dignité de l’ouvrier, la femme et l’indigène.

Première grève

Les premières grèves, isolées lors du gouvernement des libéraux, se renforcèrent et la première grande grève qui eut lieu dans le pays fut celle des ouvriers des lignes de chemins de fer en 1921, protestant contre les humiliations du député socialiste Soruco. Elle paralysa toutes les activités et reçut la solidarité d’autres secteurs.

En 1926 apparaissent les premières idées franchement communistes.

C’est dans ce contexte que le gouvernement de Saavedra implanta les premières lois sociales, comme la loi sur les accidents de travail, le décret réglementant les grèves, la journée de huit heures, la réglementation du travail des femmes et des enfants, et l’épargne obligatoire (origine de la sécurité sociale et de la retraite). Cela explique l’appui que reçu Saavedra des classes moyennes, artisans et travailleurs.

 Massacre de la mine d'Uncia, 1923

Le travail dans les mines est un travail très difficile et dangereux. Avant les premières réglementations les mineurs travaillaient plus de huit heures dans le ventre de la terre, supportant des températures très hautes, un air saturé de gaz et de poussières, et l’obscurité. Ce travail est très physique à cause du poids des minéraux mais aussi du manque d’oxygène. L’espérance de vie d’un mineur se compte à moins de 35 ans à cause de la silicose et la tuberculose, ainsi que les mutilations et accidents très fréquents.

Les premières grèves de mineurs eurent lieu au début du siècle. Mais ce fut celle d’Uncia qui eut les conséquences les plus graves et fut le point de départ de la lutte syndicale. Uncia était le centre le plus moderne et le mieux équipé de Patiño et comptait 10 000 habitants. Le 1 mai 1923, s’unirent les fédérations de Llallagua et La Salvadora, créant la Fédération Ouvrière Centrale d’Uncia.  Ils exigèrent la destitution du gérant Emilio Diaz pour abus permanents et contraintes au travail syndical. Ni l’entreprise, ni le gouvernement n’écoutèrent les demandes. On décréta l’état de siège et quatre unités de l’armée arrivèrent à Uncia. En pleines négociations les dirigeants syndicaux furent arrêtés. La population se réunit sur la place pour exiger leur libération, le maire, José V. Ayoroa, ordonna de tirer dans la foule. Le résulta fut de 9 morts et 5 blessés graves. Cela enflamma les insurgés et la "pacification" prit plusieurs jours. Ce massacre ouvrit la brèche des revendications ouvrières.

Les républicains après Saavedra et 1925

En 1925 fut élu Felipe Segundo Guzman. Ce Président avait l’âme d’un grand penseur pédagogique, avant son mandat il se dédia à la castillanisation des aymaras et quechuas, il fut professeur des universités et recteur de l’université d’Oruro. Il fut député et sénateur de La Paz après quoi il devint président du pays.

Il développa le transport aérien en fondant la Lloyd Aéreo Boliviano, deuxième entreprise d’aviation de toute l’Amérique du sud. Ce fut un élément décisif dans un pays où les voies de communication n’étaient pas très développées surtout dans la partie amazonienne. Cela aura aussi de fortes conséquences dans la guerre du Chaco.

Après Guzman c’est Hernando Siles, toujours aux bottes de Saavedra qui fut élu président.

Son gouvernement souffrit de nouvelles difficultés économiques et toujours la pression de l’opposition.

Il modernisa et ordonna le système financier en mettant en place plusieurs lois ; une pour la banque nationale, une pour le budget, la création d’une institution de contrôle et la loi des douanes.

Par la construction de nouvelles voies de communication le gouvernement essaya d’intégrer et développer l’orient.

En 1929 apparu la première transmission de radio avec la radio « Nationale » et en 1933 nait la radio « Illimani » pour diffuser des informations et le point de vue de la Bolivie dans la guerre du Chaco.

Le saviez-vous?

Siles fit construire le stade de La Paz (Miraflores) qui porte son nom et qui est un des premiers édifices d’Amérique Latine à être fait en ciment.

Climat international

Deux faits importants eurent lieu dans les relations internationales de Bolivie. Le premier fut la solution de la question des ports Tacna et Arica. Le 3 juillet 1929 le Pérou et le Chili signent un traité qui attribue Arica au Chili et Tacna au Pérou. Dans ce traité il est également stipulé qu’ils ne pourront ni l’un ni l’autre céder une partie de leur territoire à un tiers sans se consulter. Cela apportera encore plus de difficultés à la Bolivie pour récupérer la mer.

C’est à cette époque que commença le conflit du Chaco. Dans une conférence à Buenos Aires, le Paraguay réclama sa souveraineté sur le Chaco. Dans le Chaco un officiel paraguayen fut arrêté par les boliviens. En réponse à cela les paraguayens attaquèrent un fortin Bolivien (entre 1923 et 1928 le gouvernement de Siles avait construit 11 fortins dans la région). La Bolivie prit alors deux fortins paraguayens et décida ensuite de négocier. Un comité de conciliation de plusieurs nations latino-américaines détermina que la responsabilité était paraguayenne et obligea le Paraguay à reconstruire le fort bolivien. La Bolivie quant à elle abandonna les deux fortins paraguayens.

 Massacres de jésus de Machaca (1921) et de Chayanta (1927)

Si le problème de fond fut l’exploitation et la spoliation des terres, le motif qui déclencha le soulèvement de Jésus de Machaca fut les perpétuels abus du corregidor Luis Estrada. Entre 3000 et 4000 aymaras furent mobilisés par les frères Llanque, maîtres d’école. Le 20 mars 1921 ils attaquèrent le village, brulèrent les principales maisons, tuèrent le corregidor et sa famille ainsi que 13 voisins.

En réponse Saavedra envoya un bataillon de 1 500 hommes. Il tua un nombre indéterminé d’hommes, femmes et enfants, brula 130 maisons, vola plus de 1000 têtes de bétail et arrêta les insurgés dont les frères Llanque dont un fut condamné à 10 ans de prison et l’autre à mort. La zone fut tellement affectée qu’après l’épisode elle fut littéralement désertée.

Mais un soulèvement de plus grande envergure eut lieu en 1927 à Chayanta et concerna les départements de Potosi, Chuquisaca, Oruro et La Paz. Comme toujours les injustices furent la raison de ce soulèvement qui concerna des milliers d’indiens et dura deux mois. L’armée envoyée pour solutionner le problème "pacifia" la situation. Seule différence avec le gouvernement précédent, Siles, pardonna aux indiens emprisonnés et leur rendit la liberté.

Siles, dissident du parti républicain, créa un nouveau parti : le parti nationaliste. Dans son programme se trouvaient; la décentralisation, le code du travail, des lois sociales en faveur des femmes, l’autonomie universitaire et la création de la banque centrale. 

Cependant il dut démissionner, et face au mécontentement et aux soulèvements dans le pays, en 1930, il dut s’exiler au Chili.

En 1930, le général Blanco Galindo prend le pouvoir à travers un coup d’état. Les deux objectifs principaux de la Présidence de Blanco, qui dura un an, fut tout d’abord d’appeler l’assemblée constituante pour changer la constitution et de convoquer des élections.  La tête penseuse de cette gestion fut Daniel Sanchez Bustamente qui rendit réalité la réforme éducative, libérant l’éducation universitaire de la tutelle de l’état.

Le referendum pour changer la constitution coïncida quasi avec les élections Présidentielles. Fut élu Daniel Salamanca pour le parti « républicain authentique ».

Le Pétrole

Depuis l’époque coloniale on connaissait le pétrole alors appelé « jus de terre » ou bitume. En 1897 Manuel Cuéllar découvre un gisement superficiel près de Camiri et essaye de créer une entreprise pétrolière.

Le 28 février 1920 l’état dicte la première disposition importante pour réguler l’exploitation de cette ressource émergeante et concède 1 000 000 hectares de Santa Cruz, Chuquisaca et Tarija à une entreprise états-unienne. En 1920 3,7 millions d’hectares avaient été cédés à des particuliers.Standard Oil Company logo c. 1911

En 1921 la concession qu’avait reçue Richmond Levering fut illégalement cédée à la Standard Oil. Malgré cela le gouvernement de Saavedra approuva ce nouveau statut en 1922. La Standard acheta des concessions à d’autres particuliers jusqu’à contrôler 4,6 millions d’hectares pour son exploitation. Le contrat avec le gouvernement lui donnait un droit d’exploitation de 55 ans en échange de quoi elle devait forer des puits tous les 50 000 hectares et produire jusqu’à deux millions de barils par an. La Standard devait aussi payer à la Bolivie 11% de la production brute.

Selon la vision libérale de Saavedra la Bolivie avait besoin d’investisseurs étrangers pour exploiter un marché aussi couteux que celui du pétrole, voilà pourquoi il favorisa l’implémentation d’une des plus puissante compagnie pétrolière du monde qui pouvait facilement faire fit des lois boliviennes.

Durant toute la décennie il y eut des controverses à ce sujet et sur le paiement de taxes sur les concessions. Cela posa une ambiance difficile entre l’entreprise et l’état. Entre 1922 et 1937 (année de la nationalisation), la Standard investit seulement 17 millions de $ et au total seulement 30 puits furent réalisés. Entre 1925 et 1936 la Standard produisit officiellement 773 792 barils mais ont prouva qu’elle en avait clandestinement emmené en Argentine jusqu’en 1928.

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Source: 

José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001

 
   
   
 

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