Au milieu des guerres civiles du début de l'époque coloniale eut lieu un des évènements les plus importants de toute l'histoire de la Bolivie: la découverte des gisements d'argent du Cerro Rico (Montagne riche).
Le Cerro Rico est un lieu sacré pour les populations de la région. À son sommet ont lieu des sacrifices en l'honneur du dieu Pachamamac, connu localement sous le nom de Huiracocha, c'est l'une des huacas les plus importantes de l'empire inca.
Une légende rapportée par plusieurs chroniqueurs rapportent que les Incas (Huayna Capac), qui avaient connaissance des richesses du mont, ne les auraient pas exploitées, avertis par la montagne même que celles-ci étaient destinées à des nouveaux venus. Cependant on pense que cette légende a été inventée par les espagnols pour légitimiser leur exploitation.
L'avertissement se serait fait via une explosion qui serait à l'origine du nom de la ville; ¡P'utuqsi! signifie "bruit" en quechua.
Le découvreur officiel fut un indien yanacota (mi-esclave) Diego Huallpa qui avait servit l'Inca Huayna Capac.
En janvier 1545, en compagnie de 4 soldats espagnols il fut envoyé au cerro Rico, où il découvrit accidentellement la veine d'argent.
On raconte qu'au moment de camper au pied de la montagne il fit un feu, le lendemain en se réveillant il vit à travers les braises du feu mourant, de l'argent fondu. La montagne était tellement riche que l'argent se trouvait sur le sol même.
Les soldats espagnols ne le crurent pas. Huallpa exploita une partie de la montagne à son compte, mais il en parlât à un ami, Huanca. Celui-ci était yanacota de Diego de Villaroel, majordome dans l'encomienda de Estupiñan. Villaroel, profitant de l'absence d'Estupiñan et avisé par Huanca, s'en fut à la montagne et l'enregistra à son nom.
La nouvelle parcouru tout le Pérou et de partout les gens affluèrent pour exploiter les fabuleuses richesses de la récente découverte. Immédiatement s'établirent des campements et des maisons autour de la montagne. Potosi ne se fonda pas comme les autres villes du haut Pérou, avec un acte et un tracé régulier, elle naquit du désordre des maisons des mineurs qui accoururent à la montagne.
Les indiens protestèrent face à l'exploitation de richesses que ne put toucher Huayna Capac et leur livrèrent bataille. Chaqui Catari, cacique à la tête de ses troupes fut vaincu par les espagnols.
Depuis 1546 les constructions s'intensifièrent bien que de forme désordonnée, donnant lieu à des rues serpentantes et inégales. Charles Quint concéda le titre de fondateur de la ville à Juan de Villaroel et la nouvelle ville reçu un écusson en 1546.
Dès lors les premières églises furent érigées. Potosi fut l'oeuvre de la fièvre de richesse des conquistadores qui construisirent leurs maisons précipitamment, obnubilés pas l'exploitation de la montagne. La vraie fondation et planification de la ville fut faite en 1572, sous le vice roi de Tolède.
En 1561, Saint Augustin est nommé patron de la ville. Le 21 novembre de cette même année elle devient autonome (avant elle était sous le régime de La Plata (Sucre)) et est baptisée Ville impériale de Potosi.
En 1570, soit 25 après la découverte la ville comptait déjà 50 000 habitants, ce qui était considérable pour l'époque.
Au temps du quatrième maire de Potosi, le Général Pereira, en 1575, se termina les travaux de la "Rivera"(la rive), la construction des machineries et des lacs artificiels de CariCari. On construisit ces lagunes afin d'avoir de l'eau pour les travaux de la mine.
Vers 1580, la ville impériale affichait des fortunes de 300 à 400 000 peso et on y trouvait toutes sortes de produits, bien à qu'à des prix très élevés. Cependant les constructions de la ville étaient misérables et ne correspondaient pas à la richesse des mines.
Vers 1582, commencent les guerres civiles ou de bandes à Potosi, des luttes entre les basques et les extrémaduriens que, malgré tous les efforts des autorités, rien ne pouvait solutionner. Ces bandes sont le germe des luttes entre les Vigognes et les Vascongados.
Il y eut un soulèvement de métisses en 1586 et une rébellion provoquée directement par des pirates anglais en 1599, ces deux soulèvements seront le début de perturbations internes de toute l'histoire politique du haute Pérou vice-royaume.
À la fin du 16ème siècle Potosi compte 16000 maisons réparties en 594 rues. Les créoles ou fils d'espagnols commencent à prendre part dans l'administration publique et interviennent dans les bandes de la ville.
En 1592 la ville comptait des couvents franciscains, dominicains, de la Merci, augustins, une maison des jésuites, dix paroisses pour les indiens et deux pour les espagnols. Au début du 17ème siècle on comptait 14 paroisses d'indiens où était logés les indiens qui devaient participer à la mita. Cette zone était aux pieds du Cerro Rico et était séparée du centre de la ville par la "Ribera", un fleuve artificiel produit par les lagunes artificielles et destiné à faire tourner les roues des ingénieries de la mine.
La direction de Potosi, jusqu'à l'arrivée du vice roi Velasco, comprenait les villes de La Plata, Cochabamba et Tarija.
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Sources:
José de Mesa, Teresa Gisbert: HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001
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